EHPAD rime actuellement avec épatant.
Le projet architectural de la résidence pour personnes âgées avec ses terrasses, ses jardins, ses niveaux et la rivière pourrait mériter cette qualification. Le choix architectural fait par le comité ad hoc est particulièrement séduisant.
Commençons par le commencement, le sigle EHPAD correspond à Établissement d’Hébergement de Personnes Âgées Dépendantes, pour Lamastre il s’agit donc de la résidence Les Bords du Doux, ancien pavillon hébergement.
Historiquement le bâtiment de personnes âgées tel que nous le connaissons a été réalisé en 1975 sous la Municipalité Grandcolas ,maire et médecin , ce qui l’empêchait de présider au conseil d’administration ,cette création permettait de sortir les personnes âgées de l’époque des sous sols de l’Hôpital ce qui constituait un progrès majeur, c’était Josette Demore infirmière et adjointe qui était présidente du CA de l’époque ; ensuite la municipalité Bouit s’était attachée à l’amélioration des bâtiments de soins actifs avec rehaussement de la structure par l’entreprise Sinz , extension qui permettait de supprimer les deux salles communes d’hospitalisation de 20 lits ce qui constituait aussi une avancée majeure ; la municipalité Poyet , Raymond Lallier président du CA pour les mêmes raisons d’incompatibilité, a réalisé le bâtiment dit de « la Rotule » qui rejoignait la partie hébergement et la partie soins actifs médecine et soins de suite et permettait la création des salles de restaurant panoramiques ainsi que la cuisine.
Plus récemment la partie de soins actifs et CCNP a été restructurée par la Mandature Vallon avec Pierre Gomez directeur, cette partie a été inaugurée en 2010 en présence de Mr Wauquiez.
Administrativement jusqu’en 2007 la résidence pour personnes âgées comportait 112 lits dont 36 lits d’USLD, Unités de Soins de Longue Durée, ces 36 lits avaient pour intérêt local une forte rémunération par dotation financière correspondant au niveau de dépendance élevé pouvant y être pris en charge. La suppression administrative de ces 36 lits d’USLD demandée par les tutelles et soutenue par Mr Guiot Directeur et la requalification de ces lits a entrainé notre établissement vers le reclassement en EHPAD. La restructuration programmée dans les 5 prochaines années s’inscrit donc dans le cadre du financement des EPHAD, financement national sans apport ni municipal ni cantonal ni de la communauté de Communes. L’impact financier de la perte de ces 36 lits d’USLD depuis 2007 a été important puisque l’établissement est en train de rendre 400 000 € de trop perçu aux tutelles (qui les ont préalablement versés… !!! 🙁 ) cela s’appelle pudiquement « la convergence », les patients hébergés sont restés les mêmes et doivent donc être pris en charge avec moins de moyens ; cette baisse de dotation a entrainé une revue à la baisse des plans d’embauche projetés et annoncés initialement.
La nouvelle gouvernance hospitalière voulue par Mr Sarkozy a institué un conseil de surveillance, nouvelle dénomination officielle du conseil d’administration , où siègent le directeur Mr Guiot et Mr Vallon en tant que représentant de la com com , le médecin président de la Commission Médicale d’Etablissement y assiste mais sans voix délibérative ; cette nouvelle gouvernance est destinée à affaiblir au sein des établissements hospitaliers les anciens pouvoirs des maires des communes qui étaient de droit président du CA et des médecins qui constituaient deux contre pouvoirs et pouvaient gêner les tutelles dans leurs velléités de gouvernance centralisatrice , maintenant c’est plus simple les ordres viennent d’en haut c’est-à-dire de la tutelle et sont exécutés localement par le président du directoire en l’occurrence le fonctionnaire directeur. C’est une réforme discrète mais fondamentale qui n’a pas fini de faire grincer….
Le montant des travaux chiffrés par les différents cabinets d’architecture et de conseil est actuellement de 17 millions d’euros pouvant être subventionné à hauteur de 6 millions d’€, le reste soit 11 millions d’€ restant à emprunter, ce sera le plus grand chantier jamais entrepris à Lamastre en développant 6800 m² de surface !
Mais revenons au projet de restructuration, restructuration le mot est faible puisque l’ancien bâtiment de résidence va être détruit et le nouvel ensemble pour personnes âgées se fera en 3 parties :
-un bâtiment « Nord » d’hébergement à l’emplacement des pavillons administratifs et SSIAD actuels.
-un bâtiment « central » administratif avec accès par la rue E Charra à l’Ouest.
-un bâtiment « Sud » d’hébergement à proximité de la propriété Cadier.
-la partie hôpital avec les services soins de suite, médecine et CCNP restant « intacte » à l’Est et au centre.
La construction épouse le dénivelé important du terrain avec de nombreuses terrasses et jardins rendant l’ensemble architecturalement séduisant.
Le choix technique s’est porté sur un bâtiment aux normes BBC, (bâtiment basse consommation d’énergie), choix attrayant par son coté économie d’énergie mais avec un surcoût de construction chiffré à 780 000€. Il faut donc aussi noter que les économies passent paradoxalement par: la destruction du bâtiment hébergement actuel existant et la gestion des gravats , la plus value pour l’isolation, le chauffage pluri énergétique avec mazout en base, bois déchiqueté et solaire thermique en complément.
Ce surcoût BBC devrait entraîner une économie de dépense d’énergie de 60 000 € par an, la maintenance et l’évolution des coûts peuvent faire estimer un retour « sur investissement » en 38 ans compte tenu de l’amortissement, estimation crédible que si le bâtiment et les équipements restent fiables sur cette durée, le bâtiment actuel qui va être détruit date de 1975…
Le fait de scinder en 2 parties distinctes Nord et Sud et l’accroissement des surfaces au sol du pavillon hébergement va obliger: soit la Direction et les cadres à mettre en place de 2 équipes distinctes surtout la nuit, soit les employés à des déplacements accrus; la perte de la qualification USLD entraîne de fait l’impossibilité de disposer d’oxygène dans les chambres et qui obligera à des mutations du résident en médecine en cas de besoin médical.
L’autre problème est de loin le plus important sera celui de l’évolution du prix de journée à la charge du résident destiné à compenser le cout du crédit. Les prévisions d’augmentation programmées font passer le prix actuel de 39,61 € à 53,11€ par jour soit 418€ de plus par mois et par pensionnaire ; cette augmentation risque d’empêcher la clientèle locale dont le niveau de retraite est bas d’accéder à la résidence lamastroise ; si les tutelles n’assument pas leurs engagements (et on a vu qu’elle n’hésitent pas à reprendre de l’argent versé) et si le cout final des travaux dépasse les prévisions la situation des gestionnaires deviendra délicate : emprunter plus longtemps, augmenter encore plus le prix de journée, réviser les prestations en cours de réalisation, faire du surbooking en rajoutant des lits ( 118 de prévus pour 112 actuellement) … éviter toute dérive sera le rôle des décideurs du conseil de surveillance.
Cet article en deux teintes, une claire et attrayante pour la qualité esthétique architecturale, une plus sombre pour les parties techniques et financières est fait pour tenter d’appréhender les différentes problématiques que cette construction va générer dans les 5 ans qui viennent.
La réalisation de ce projet sera la challenge du Conseil de Surveillance comprenant 9 personnes sous la présidence de Mr JP Vallon, les compétences techniques et comptables du conseil étant là pour épauler le Directeur d’établissement. Gageons que toutes les synergies seront mobilisées pour mener à terme ce chantier.
Raymond Bouit.
485€ d’augmentation mensuelle cela doit faire du 30 à 50% ? Non? Quel est le tarif actuel?
C’est énorme!
Peut-on avoir des précisions? Comme en plus on sait que dans ces chantiers les entreprises ont l’habitude de se « gaver » sur les prix et les coûts « imprévus », 485€ est un minimum.
Est-ce sérieux?
ERRATUM : le tarif hébergement à jour en 2011 est de 39,61 € , ce qui porte le différentiel à 418 € .
Avec mes excuses.
Cela va nous faire 1645 € de pension mensuelle? Ai-je bien compris? Mazette…
Bonjour,
Il me semble sauf erreur que le prix de journée diffère aussi selon le degre de dépendance (G I R) de la personne.
De plus, est ce que vous pourriez préciser ce que sont les lits USLD d’un point de vue administratif (unite de soins de longue durée à confirmer).
Qu’était le profil type de ces patients.
Ces lits disparus le sont au profit de lits maison de retraite ai je bien compris ? Pourquoi accepter de perdre ces lits si dans le même temps il y a perte de dotation d’état .
Que d’interrogation pour essayer de comprendre ?
Hervé Mourrat
Comment sont calculés les prix de journée dans les maisons de retraite médicalisées ?
Trois tarifs journaliers correspondant à trois budgets distincts au sein de chaque établissement sont instaurés : un tarif hébergement, un tarif dépendance et un tarif soins.
1. Le tarif hébergement : payé par le résident
Le prix de journée hébergement recouvre l’ensemble des prestations d’administration générale, d’accueil hôtelier, de restauration, d’entretien et d’animation de la vie intérieure de l’établissement. Ne sont donc pas prises en compte les dépenses liées au maintien de l’autonomie des personnes accueillies.
2. Le tarif dépendance : payé par le département
Ce nouvel élément de la tarification couvre toutes les prestations d’aide et de surveillance à apporter aux personnes hébergées ayant perdu tout ou partie de leur autonomie pour l’accomplissement des actes ordinaires de la vie courante.
Dans le calcul du prix de journée pour la dépendance, on trouve :
tous les frais de couches, alèses et produits absorbants ;
3. Le tarif soins : payé par la sécurité sociale
Ce tarif recouvre à la fois des soins de base (ou de « nursing ») et des soins techniques.
On y retrouve :
la rémunération et les charges sociales du médecin coordonnateur et des médecins salariés ;
la rémunération et les charges sociales des auxiliaires médicaux salariés (infirmiers, kinésithérapeute, ergothérapeute, psychomotricien, pédicure ou podologue…) ;
la rémunération des infirmiers libéraux intervenant dans l’établissement ;
En ce qui concerne les grilles d’évaluation :
-La grille AGGIR est destinée à préciser le degré de dépendance du patient, qu’il soit hébergé où à domicile, la dépendance est de la compétence du département.
-L’évaluation de l’état de santé du patient donc du degré de soins nécessaire dans un hébergement pour personnes âgées est codifiée par une grille PATHOS, c’est cette évaluation du soin médico-technique requis pour un patient qui détermine s’il peut relever d’un établissement comprenant une Unité de Soins de Longue Durée. A Lamastre nous avions 36 lits biens dotés par ce financement sécurité sociale. Le problème réside dans le fait que c’est la sécu par l’intermédiaire de son médecin conseil qui valide cette évaluation PATHOS, en faisant déplacer le curseur vers le bas l’établissement perd un partie de sa qualification soin; la sécu étant juge et bailleuse de fond elle a intérêt à mettre ce curseur bas pour moins dépenser . A Lamastre la procédure s’est faite en 2 temps , la suppression de la qualification USLD avec promesse faite à la direction de moyens constants , puis l’année d’après une « coupe PATHOS » de l’établissement pour personne âgées dont la « moyenne pondérée » a diminué les moyens alloués et obligé l’établissement à rendre 400 000 € dans le cadre de la « convergence» ( sous entendu pour nous « convergence des dotations vers le bas ») .C’est transformer un établissement de soins émargeant au moyens médico techniques de la CPAM vers un établissement moins médicalisé et dépendant plus des tutelles médico-sociales.
[…] lien de l’article sur le projet EHPAD : http://www.lamastre.net/2011/01/12/ehpad-les-jardins-de-babylone-ou-le-jardin-d%E2%80%99eden/ Publié dans Reportages | Tags : voeux hopital […]