Des nouvelles de l’EHPAD de Lamastre.
Le chantier de l’EHPAD de la résidence des bords du Doux continue bon an mal an et alimente le vécu des intéressés.
Intéressés nombreux : les résidents, leurs familles et proches, les soignants et les citoyens en général.
Le projet initial comportait 4 phases.
Les phases de construction du bâtiment sud et bâtiment nord sont réalisées, il reste les deux dernières phases à savoir la destruction du bâtiment ouest et la construction au même emplacement du bâtiment de liaison entre nord, sud et médecine SSR CCNP.
Le bâtiment à détruire
La destruction du bâtiment ouest, dont les dernières adjonctions datent des années 1985 avec la construction de la « rotule », va faire disparaitre de belles salles panoramiques et ensoleillées et des chambres fonctionnelles mais dont les normes de surface ne correspondent pas aux critères du 21 nième siècle.
Le choix opérationnel de cette destruction était acté dans le projet initial, choix poussé par les architectes qui optent souvent pour le grand et accepté par les décideurs de l’époque qui n’étaient pas les payeurs, et n’avaient d’yeux que pour la grandeur du projet. Qui de plus ne sollicitait pas les finances locales.
La première partie de la destruction passe par le désamiantage, programmé début juin, puis la destruction « proprement » dite jusqu’à fin juillet.
Les cuisines provisoires sont installées à l’extérieur dans des bâtiments provisoires type algeco.
La table rase permettra les sondages obligatoires avant une implantation de bâtiment, les fondations de l’ancien EHPAD, qui avaient été faites pour supporter une surélévation, ne seront pas en correspondance avec celles de la future construction.
La construction du bâtiment de jonction devrait débuter sauf aléas en septembre 2017, pour se finir à l’été 2018.
Projection initiale de 2011.
Du point de vue fonctionnalité de l’ensemble de l’établissement ce sont actuellement les hébergés, les soignants et les familles qui souffrent de l’isolement des bâtiments nord et sud. Les hébergés ne peuvent pas se déplacer hors leurs secteurs, les familles ne peuvent pas « promener » leurs proches vers le hall d’accueil de médecine SSR qui est traditionnellement un lieu de rencontre et de vie intéressant. Les soignants fonctionnent en trois équipes distinctes, ce qui pose problème en permanence surtout la nuit, les transferts couchés sont impossibles car les ascenseurs sont à capacités limitées. Vous l’aurez compris cette période transitoire est difficile pour tous.
Du point de vue architectural le bâtiment ouest à venir est destiné à devenir l’entrée de l’EHPAD avec accueil, salles polyvalentes, bureaux administratifs et cuisine hospitalière. Et surtout faire le lien entre les différents modules. Le magnifique projet apparaissant sur les projections initiales de 2011 a toutefois du être révisé à la baisse : diminution de la surface des pièces, diminution du nombre de celle-ci. A l’heure actuelle pour un début de construction en septembre 2017 les plans définitifs n’ont pas été dévoilés. Soit parce qu’ils sont classés « secret défense »…., soit qu’ils ne sont pas encore finalisés et adaptés aux nécessaires réductions drastiques imposées par les tutelles qui réalisent trop tardivement l’ampleur du projet.
Car le nerf de la guerre est bien sûr l’aspect financier du chantier. Le budget initial de 16 millions d’euros a déjà été impacté par les constructions sud et nord à hauteur de près de 13 millions d’euros. Rappelons que ces bâtiments devaient être aux normes BBC, normes qui avaient été rapidement abandonnées au vu du surcout dès que l’ampleur du programme a été réalisée; lorsque les maitres d’œuvre et les maitres d’ouvrage se sont mis à plancher sérieusement sur les chiffres.
Il reste « à peu près » 4 millions d’euros à dépenser pour la destruction et la construction de cette dernière phase. Ces quatre millions sont comme les plans un peu dans « le flou artistique ». 2.5 millions paraissent acquis par le plan de financement initial. Reste à trouver 1.5 million. Les tutelles refusent l’accès à un nouvel emprunt pour l’établissement, en argumentant que le « plan de retour à l’équilibre » imposé à la nouvelle gouvernance porte ses fruits et qu’il faut continuer, voir même l’intensifier. Le fond de roulement mensuel de l’établissement s’établit autour de 650 000 euros, fond constitué par la masse salariale, les fournisseurs et la dette. En refusant le principe d’un nouvel emprunt les tutelles vont donc « serrer un peu plus le kiki » de toute notre structure.
Les variables d’ajustement sont peu nombreuses :
-La masse salariale, en ne remplaçant plus les postes vacants, mais ça fait mal.
-Les frais en limitant au maximum les dépenses de fonctionnement autour des prestations, mais ça fait aussi mal.
-Et bien sur le volet du prix de journée en EHPAD et là c’est dur.
Vous l’aurez compris les acteurs actuels : hébergés, patients, soignants sont tous touchés par ce plan de retour à l’équilibre financier. Le projet architectural n’impacte pas les finances locales, mais ce sont les acteurs locaux qui sont maintenant impactés financièrement.
Le déséquilibre actuel est plurifactoriel : gestion antérieure, projet architectural surdimensionné et crise économique qui en diminuant la croissance limite les possibilités de financement.
L’année de travaux à venir va encore difficile matériellement et psychologiquement et l’aspect financier du problème va encore durablement gêner la bonne marche de l’établissement : gouverner c’était prévoir. Mais le vin est cuvé et il faut le boire.
Notre EHPAD est un atout majeur de notre bassin de vie, l’établissement hospitalier est le premier employeur du canton, il est donc l’objet de toutes les attentions.
Le Dauphiné libéré s’en est fait l’écho ce dimanche par la plume de M Malard qui joue pleinement son rôle de correspondant local en informant la population pendant cette période électorale. Il ne peut s’empêcher et c’est de bonne guerre de citer « discrètement » M Vallon qu’il soutient par ailleurs. Discrétion imposée par ces soucis de gestion dont je viens de vous faire part. De son coté M Barbarossa candidat du PC a animé une réunion sur ce thème qu’il connait bien depuis sa participation au collectif de défense de l’hôpital, M Olivier Dussopt connait aussi bien l’Hôpital local et les rouages de la carte sanitaire.
Et pour être exhaustif Mme Pommaret Gouyet candidate en Marche et son colistier Jean Paul Chauvin ont profité de leur passage à Lamastre pour visiter l’hôpital et s’informer des difficultés actuelles et surtout à venir. Jean Paul Chauvin accompagne l’hôpital de ST Félicien de par ses mandats locaux et connait bien cette gestion. Je les ai personnellement accompagnés pour cette réunion d’information.
R Bouit.