L’accès à la mairie : une solution en vue.
Alors que, chaque année, plus de 900 personnes gravissent l’Everest, combien de personnes à mobilité réduite ont-elles dû renoncer à se hisser jusqu’au seuil de la mairie de Lamastre ? La faute à une succession de marches qui leur rendent inaccessible l’accès, tout là-haut, aux salles et bureaux communaux.
Notre mairie est un bâtiment superbe mais ses services sont inatteignables pour les estropiés, les arthrosiques, les personnes en fauteuil, les « Gébobolà », les coincés du genou, les rouillés de la hanche, les pas très gaillards derrière leur déambulateur : ça en fait du monde pour qui accéder au secrétariat ou au bureau de monsieur le maire est un exercice hors de leurs possibilités.
Photo prise alors que la nuit était quasiment tombée.
Il y a chez nous des administrés qui se trouvent désemparés devant une paroi infranchissable constituée de dix marches : est-ce acceptable ? A cette question on répond évidemment non. Mais, vous allez voir, ce problème qui ne date pas d’hier, pourrait tout à coup s’améliorer grandement.
En effet, une petite annonce punaisée depuis quelques jours dans un commerce local ouvre des perspectives enthousiasmantes. A la lecture de cette affichette on imagine une sacrée belle solution. Une solution qu’on oserait presque qualifier de carrément miraculeuse si on ne se retenait pas.
Voici la fameuse affichette photographiée par nos soins :
Les premiers commentaires :
1.On voudra bien tout de suite noter une précision hyper importante : ce monte-charge est de fabrication artisanale on peut donc espérer que son concepteur sera capable d’adapter un siège confortable et doté d’une ceinture de sécurité.
- Une deuxième amélioration nous paraît indispensable : le poids que ce siège pourra supporter doit absolument être augmenté. Il ne serait pas satisfaisant que seules les personnes pesant l’équivalent de cinq parpaings puissent utiliser ce moyen de transport, ce serait trop discriminant et trop injuste pour ceux qui, malgré toute leur bonne volonté, ne parviennent pas à avoir une taille de guêpe.
- Encore un atout technique qu’il faut relever : le fait que le moteur soit doté d’un arrêt de sécurité est très astucieux. En effet, lors de l’aller ou du retour, on peut avoir besoin de faire marche arrière car on fait un oubli, on peut juger précieux de s’arrêter pour papoter un moment, on peut juger vital de stopper rapidement devant un obstacle imprévu…. Tout ça semble vraiment bien pensé.
Abordons maintenant, si vous le voulez bien, le côté architectural de l’installation…
Prenant appui sur le nez des marches, la rampe déployée sur six mètres de long, très peu inclinée et parfaitement sécurisée permettrait de parvenir jusqu’au premier étage, ce qui ne serait déjà pas si mal. Il est inenvisageable bien sûr de la placer à la verticale, car l’ascension et surtout la descente risqueraient d’être périlleuses pour des personnes peu entraînées à ce genre de déplacements semi-aériens.
Voici un premier plan très schématique du projet vu de profil (travail décevant car bâclé par l’ingénieur qui n’avait pas le temps de faire mieux, ce qui est bien dommage). La pente dessinée nous paraît pas suffisamment raide par rapport à la réalité alors que la représentation de l’utilisateur, elle, ne nous inspire pas de remarque particulière.
Avec ce système de rampe, l’ennui c’est que le deuxième étage resterait toujours inatteignable mais bon il ne faut pas demander l’impossible, au moins dans un premier temps.
Voilà. Il nous a semblé intelligent de dévoiler au plus vite ce scoop assez incroyable en prenant le risque qu’en ce premier jour d’avril il soit pris pour un poisson, ce qui serait vraiment bien dommage.
Le collectif « Voulen mounta » (on veut monter… et descendre aussi évidemment).
Évidemment il serait hors de question que cet assemblage défigure en permanence la belle façade du bâtiment. Il ne serait donc installé et mis à disposition qu’à la demande des usagers, à l’occasion. Sa structure légère permettant de le déplacer facilement et le local à matériel étant tout proche, voilà un souci d’esthétique réglé avant même d’avoir suscité le moindre problème.
Voilà. On éprouve comme un sentiment du devoir accompli en signalant aux personnes en responsabilités qu’une solution maligne et peu onéreuse s’offre à elles pour que la maison communale soit un lieu plus accessible. On peut (car on l’a mis de côté) leur donner le numéro de téléphone du « Géo Trouvetou » qui vend son monte- personne. Une petite confidence, en guise de conclusion : son vrai nom rime avec… poisson.