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Des nouvelles de l’hôpital de Lamastre .
L’hôpital est toujours en crise et la situation n’a guère évolué cet été.
La visite d’inspection promise par voie de presse par l’ARS pour fin juillet début août n’a pas eu lieu.
Les médecins autorisés à l’hôpital soignent toujours les patients mais ne participent pas aux instances administratives.
Le problème de la vacance de poste du médecin du service de SSR ( Soins de Suite , Réadaptation) n’est pas réglé, c’est grave et cela mérite une explication :
Le Dr Serpollet occupait ce poste depuis plusieurs années après avoir succédé au Dr Chevret, ce poste salarié en CDD couvrait le service de SSR de 27 lits et comportait les soins aux hospitalisés et le suivi de toutes les réunions de services affectées à ce service, et elles sont nombreuses ( projets de vie du patient , coordination avec le service de réadaptation des Baumes , coordination avec l’unité de soins palliatifs mobile du CH Valence). Le contrat du Dr Serpollet allait jusqu’en mars 2015, mais celui ci avait accepté fin décembre 2014 de prolonger en 2015 pour faire face aux 2 échéances administratives de la mutualisation des 4 établissements de proximité et la visite de certification initialement prévue en juillet 2015.
Mais il y a eu le clash entre le Directeur et les médecins fin janvier, la lettre ouverte, la réunion au l’ARS Privas du 12 mars à l’issue de laquelle la Directrice de l’ARS avait demandé au directeur de « renouer des liens » avec le corps médical . Le Dr Serpollet n’a pas reconduit son CDD en mars 2015 et est parti en toute discrétion sans être retenu par la direction. Le service de SSR est donc sans médecin depuis cette date, mars avril mai juin juillet aout et septembre !. Le poste vacant a été publié par la direction en date du 9 septembre .
Le problème actuel est celui d’un service à moitié vide, il faut toutefois noter qu’il est aussi à moitié plein grâce aux médecins locaux qui y soignent leurs patients et ceux des médecins du secteur lamastre vernoux colombier. Ce taux de remplissage à 50 % a conduit l’encadrement à revoir le planning des personnels et la configuration des chambres occupées. C’est cette réorganisation qui a fait prendre conscience aux employés de la gravité de la situation, qu’ils qualifient de « plan social » .
Et c’est ce que le syndicat CFDT très en retrait dans l’action de sauvegarde de l’hôpital menée conjointement depuis juin 2015 par le collectif des familles, le comité citoyen et le syndicat CGT a voulu mettre en évidence.
Le syndicat CFDT dénonce donc la maladie sans vraiment parler de ses origines : le conflit qui a fait partir le médecin SSR, l’absence de réactivité de la direction pour corriger le problème et in fine la fuite des patients vers d’autres structures.
Le Directeur interpellé par le syndicat CFDT a rejeté la responsabilité de l’absence du médecin SSR sur les médecins encore actifs dans l’établissement et qui font tourner le service à hauteur de leurs possibilités en terme de charge de travail. C’est un moyen grossier de se défausser de ses responsabilités et pour le moins aberrant comme vision de la situation. On tire sur les pompiers présents en scotomisant les incendiaires.
Si on rajoute que le poste vacant est publié en date du 9 septembre, que le Dr Chevret ancien médecin du SSR travaille au centre de Baumes à Valence et n’a pas été contacté pour Lamastre , que le Dr Farjas avait émis le souhait de prendre la suite du Dr Serpollet après décembre 2015 et n’a pas été contactée on peut s’interroger légitimement sur la volonté de la direction de sauver le service de SSR et ses emplois .
Une nouvelle action plus étoffée, plus unitaire, plus médiatisée est prévue début octobre.
Raymond Bouit, médecin à l’hôpital et membre du comité citoyen.
Le Dauphiné Libéré a publié un communiqué du syndicat CH FO des cadres hospitaliers.
« La défense des intérêts particuliers et moraux des cadres hospitaliers constitue sa mission première. »
– ( Intitulé repris dans la présentation des objectifs du syndicat sur son site internet)
Pour les autres articles de presse il n’y avait pas eu de commentaire car les journalistes des médias locaux régionaux Dauphiné Libéré, Hebdo de l’Ardèche et Journal de Tournon-Tain avaient fait leur travail d’investigation et avaient assisté à la réunion publique du 23 juin à Lamastre.
A ma connaissance le syndicat FO communique et défend le directeur d’établissement sans avoir consulté les parties prenantes de cette réunion d’information , que le Dauphiné Libéré avait d’ailleurs qualifiée de « respectueuse ».
Le syndicat FO se fait donc l’avocat « des directeurs » en général faisant abstraction de la genèse du conflit local. Il met en avant d’entrée la victimisation de l’intéressé, procédé classique que les avocats utilisent plutôt en fin de plaidoirie, et qui dans le cas qui nous intéresse revient à se défausser d’entrée des responsabilités. Le syndicat FO se met ici totalement en adéquation avec sa mission première telle quelle est proclamée dans ses statuts.
Le syndicat FO parle « d’attitudes à caractère diffamatoire », il existe heureusement aussi des documents signés « à caractère diffamatoire » à l’encontre des participants au mouvement qui sont facilement opposables.
Le syndicat FO politise le problème alors que pour toutes les personnes présentes à la réunion du 23 et pour tous les observateurs avisés de la sociologie lamastroise les acteurs présents à la tribune du 23 représentaient tout le paysage socio culturel local, tous leurs clivages avaient été et sont dépassés pour cet enjeu majeur.
Cette interpellation des décideurs politiques et des tutelles administratives va probablement permettre d’élargir le débat.
La tutelle ARS faisant preuve jusqu’à présent d’une extrême prudence dans la gestion du conflit avec le souci de ménager une issue honorable aux différents problèmes soulevés; cette mise en cause directe va être peut être peu appréciée. Les politiques nationaux qui avaient été tenus à l’écart du conflit du fait de son caractère consensuel vont pouvoir être plus facilement interpellés et pourront ainsi éventuellement intervenir puisqu’ils sont mis directement en cause dans ce communiqué.
Pour notre part nous attendons la visite d’inspection prévue pour laquelle nous sortirons bien sûr momentanément du blocage administratif provoqué par notre « politique de la chaise vide » toujours à l’ordre du jour tant que l’issue du conflit ne sera pas clairement et positivement définie.
R Bouit.