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C’est avec le recul nécessaire que parait cette rubrique nécrologique concernant Gérard Descours décédé le 9 septembre.
Gérard Descours a été membre du conseil municipal de Lamastre pendant 2 mandats de 1995 à 2008, avec une double fonction celle de responsable des finances et celle d’ambassadeur de Lamastre à Paris.
Je ne reviendrais pas sur sa carrière professionnelle qui lui a offert des responsabilités dans la haute administration publique et dans le secteur privé en particulier en tant que directeur de Sanders.
Son CV est éloquent :
« Gérard Descours fut reçu au concours d’entrée à l’ENA à 20 ans. Il mena une carrière dévouée à la grande aventure des pétroles français. Il fut successivement attaché de direction au Bureau des recherches du pétrole, secrétaire général de la SN Repal à Alger, puis directeur général de la Farsi Petroleum Compagny à Téhéran. Il fut également secrétaire général adjoint de l’Union générale des pétroles, puis d’Elf-Union, président de Socantar et enfin, secrétaire général d’Elf-France et de la branche Raffinage-distribution du groupe Elf-Aquitaine. Il rejoint ensuite le secteur agro-alimentaire en devenant président directeur général de Sanders SA et membre du directoire de l’Entreprise minière et chimique. Admis à la retraite du corps des administrateurs civils en 1998, il est nommé membre du Conseil de surveillance du CDR. Dans le secteur privé, il fut directeur associé de société financière de service SODITEEX et gérant d’Agro associés). Il fut également directeur du mensuel « Regards sans frontières » édité par l’association Rayonnement français et réalités internationales. Le parcours professionnel de Gérard Descours lui a valu d’être chevalier de l’ordre du Mérite, chevalier de la Légion d’honneur et chevalier de l’ordre du Mérite agricole. »
Né à lamastre en 1929 la fibre politique animait ses ascendants puisque son grand père avait été conseiller municipal et son père Victor Descours avait été maire de Lamastre, celui-ci avait eu l’Honneur de démissionner sous Pétain :
« Victor Descours (1880-1957) « Lamastre Pas à Pas »
Fils d’un autre Victor Descours, lui-même conseiller municipal, adversaire politique acharné du sectionnement et de Seignobos au 19ème siècle.
Succédant à son père, il est élu maire en 1929 et 1935. Pour lutter contre le chômage, il a fait réaliser la place Pradon et construire l’Hôtel de Ville en 1933.
Nommé maire par Pétain le 4 mai 1941 , il démissionne le 2 août 1942 par cette lettre au Préfet : « Pour défendre les intérêts dont la charge m’est venue de la confiance de mes concitoyens … mes innombrables démarches … le plus souvent se sont heurtées à l’incompréhension des Services de la Préfecture , c’est pourquoi , avec la conscience du service accompli jusqu’à la limite de mes forces , j’ai l’honneur de vous adresser ma démission de Maire de Lamastre . »
Gérard Descours a accompli une partie de son cursus professionnel à Paris où il a été aussi Président de l’Amicale de Ardéchois de Paris.
Proche du PS, son arrivée dans la vie politique lamastroise remonte à 1995 ou à 66 ans il avait été contacté par un de ses connaissances du PS local pour s’impliquer dans les élections, ce contact ne désirant pas lui-même se présenter. Gérard Descours ne voulant en aucun cas être tête de liste avait accepté de rencontrer les protagonistes de la liste d’opposition à la droite locale détentrice de la Mairie. Dès notre première rencontre en tête à tête à l’automne 2014 puis celle avec le trio initiateur de la liste d’opposition Bouit Chosson Therme il avait accepté d’intégrer l’équipe avec pour mission personnelle d’apporter ses connaissances en administration, en entreprises et son carnet d’adresses parisien, tout ceci pour le bien exclusif de sa cité. Mais certaines personnes ont espéré et œuvré en coulisses jusqu’au bout pour porter M Gérard Descours «contre son plein gré» à la plus haute fonction municipale. C’était le temps béni du panachage.
La suite vous la connaissez la liste Bouit Chosson Therme place 11 élus au premier tour contre 3 à la liste Poyet; Bouit et Poyet restent en rade, la majorité requise était à l’époque de 12 sur 23 élus. L’entre deux tours est fertile en rebondissement puisque Maurice Poyet se retire laissant le champ libre à J P Vallon qui avait déjà tenté de faire sécession pendant la campagne; coté liste Bouit le soir du premier tour M Descours découvrant la manœuvre visant à le propulser « seul capable » d’assumer la fonction suprême reste ferme sur son engagement de départ et me demande instamment de rester en lice au deuxième tour, Jacky Chosson était de son coté « prêt à assumer » toute éventualité, Paul Therme s’avouait compatible dans tous les cas de figures. Le résultat du deuxième tour a fait un retournement complet de situation avec du 9 à 0 pour la liste Vallon qui s’est retrouvée majoritaire au nouveau municipal. Jean Paul Vallon a alors demandé aux trois élus phares de la liste dite d’opposition d’intégrer la nouvelle équipe et c’est ainsi que Chosson Therme et Descours ont pu amener leur dynamisme respectif à la bonne marche de la cité en intégrant l’organigramme à des postes de responsabilité.
M Gérard Descours avec lequel j’avais gardé des contacts très amicaux était resté très marqué par cette manœuvre en sous main qui avait tenté de le propulser contre son gré dans le fauteuil de maire, il m’avait avoué que les coulisses politiques lamastroises n’avaient rien à envier aux parisiennes …mais qu’il en avait quand même été surpris, le résultat de cette manœuvre ayant été in fine l’installation de J P Vallon, installation durable.
Le premier mandat municipal avait été consensuel.
Lors de la constitution de la liste pour les élections suivantes de 2001 certains conseillers élus ne souhaitant pas se représenter il convenait alors d’intégrer de nouveaux promus. M Gérard Descours, fidèle à ses engagements initiaux, avait eu la délicatesse, l’intelligence et le sens de la fidélité de proposer lors de la reconstitution de la nouvelle liste Vallon d’intégrer …. R Bouit !! Qui selon son point de vue «pouvait apporter quelque chose à l’assemblée», il n’a pas été suivi dans sa démarche et là aussi il en avait été à moitié surpris. Il comprenait tout à fait que du coté de la liste d’origine Vallon il y ait des réticences mais pour le reste des décideurs il s’est interrogé. Nous en avions discuté après très librement, la même clairvoyance qui l’avait poussé à proposer à ses colistiers de m’intégrer lui a fait éviter de me poser la question de savoir si j’aurais accepté, il a toujours fait preuve d’une grande intelligence.
C’est l’intelligence de son engagement efficace et discret pour notre cité pendant ses mandats que je me dois et que nous devons de saluer, il a fait abstraction de tous les clivages freinateurs et n’a été guidé que par le souci de servir le bien commun de la Res Publica locale.
Raymond Bouit, avec mon amical souvenir et la satisfaction d’avoir ouvert la porte.