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Maurice Poyet est mort.
C’est ce jeudi 12 septembre à 70 ans que le Docteur Maurice Poyet a clôturé sa dernière vie.
Je dis dernière vie car Maurice, personnage hors du commun, en a eu plusieurs.
La première, stéphanoise puis lyonnaise où il avait fait ses études.
La deuxième lamastroise où il s’est installé en tant que médecin après avoir connu notre cité lors d’un remplacement chez le Dr Charra. Il s’était installé avec le Dr Grandcolas, qui pris par ses occupations politiques avait choisi Maurice comme successeur.
Sa troisième vie a été celle du combat contre le cancer. Cancer qui l’a frappé dans sa chair à 37 ans et dont il avait tout assumé : injustice de la maladie, dureté du traitement et de ses conséquences.
Après un an de traitement il avait repris en quatrième vie son métier de généraliste de campagne, en assumant toutes les contraintes de ce métier difficile à une époque pas très lointaine où n’existaient pas téléphones portables, gestion protocolisée des urgences et recours à l’hélicoptère pour les urgences vitales.
Sa passion de la politique lui a ouvert une cinquième vie en 1983 en accédant au fauteuil de maire, le même que celui de Grandcolas , différent politiquement de celui de Paul Bouit qui avait fait le mandat intermédiaire. Deux mandats intenses avec des paroxysmes dans les engagements et les joutes oratoires au sein du conseil municipal panaché à souhait.
Vernissage expo Geo Mommaertz au centre avec Grandcolas , Poyet , Bouit , Laroux
Sa sixième vie a débuté en 1995 quand il s’est retiré, après une campagne de premier tour difficile, de la course à la mairie. Il a rebondi grâce à son métier de généraliste qu’il a exercé jusqu’à sa retraite à 60 ans. Il avait alors assuré la pérennité de son cabinet en le cédant aux Dr Simone Farjas et Bernard Chevret , il fallait bien se mettre à deux pour assumer cette succession…
Depuis cette retraite pour sa septième vie, il restait un observateur averti et intéressé de notre activité et de nos engagements pour le bassin de vie. Il ne ratait pas une occasion de retrouver « son » hôpital lors des cérémonies protocolaires auxquelles il était convié.
Voeux Hôpital Lamastre, Grandcolas, Langin , Poyet , Bouit, 70 ans d’écart entre les praticiens.
La maladie depuis 2011 l’avait éloigné du centre ville, de « son » centre ville qu’il avait contribué à façonner lors du contrat petite ville dans les années 1990, là où il aimait rencontrer ses connaissances et discourir.
Sa dernière vie, miné par la maladie, l’avait confiné à son domicile où il recevait le dernier carré de ses fidèles amis.
Une pensée pour sa famille et surtout Françoise , son épouse, admirable de courage et de dignité qui l’a accompagné dans tous ses combats et dans toutes ses vies.
Raymond Bouit. Avec émotion.