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Christian di Sandro, résistant , fait partie de l’Histoire de la résistance ardéchoise et de l’Histoire de Désaignes.

Une exposition est offerte actuellement à Privas avec quelques unes de ses œuvres originales , croquis de son carnet de route de résistant et aquarelles de son devoir de mémoire.

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Cette expo est visible aux archives départementales de l’Ardèche jusqu’en Février 2017 et trouvera probablement sa place au musée de Désaignes qui va s’agrandir en 2017.

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Une conférence sur la Résistance par Alain Martinot se tiendra aux archives départementales de Privas le 17 novembre à 18 heures.

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R Bouit, info transmise par Christian di Sandro.

 

 

 

Ce 13 Mai 2016 restera gravé dans les souvenirs des participants à la cérémonie d’inauguration de la stèle en souvenir  du Maquis de la Raze, un des  premiers cantonnements maquisard de Désaignes à l’hiver et au  printemps 1944.

 

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C’est dans ce coin perdu de Désaignes à 700 mètres d’altitudes que 30 jeunes volontaires FTP avaient  pu survivre avec le soutien de la population locale et  porter le combat qui allait aboutir à la libération. Libération du canton qui a été effective dès l’annonce du débarquement le 6 juin 44 par  la prise des mairies de Lamastre et de Désaignes,  puis la libération de l’Ardèche en aout 44 et ensuite la libération de la France.

C’était le détachement « Sampaix »

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Des trente Francs Tireurs Partisans à l’origine du Maquis neuf perdirent la vie avant la libération effective du territoire national, ce chiffre à lui seul montre l’engagement total de cette équipe qui a amplement mérité son nom de Francs Tireurs. C’est lors de la dramatique expédition contre le dépôt d’essence du Pouzin le 16 juin 44 que les pertes avaient été les plus lourdes.

De cette période qui a donné  à Désaignes et au bassin de vie de Lamastre ses titres de noblesse dans la lutte contre l’occupant allemand nazi et les collaborateurs vichyssois il reste peu d’acteurs encore en vie.

C’est à Christian di Sandro , fils de « Christian »,  un des  premiers maquisards de la Raze qu’est revenu le mérite de ce devoir de mémoire. Christian, qui revient souvent à Sautereau  dans la maison que ses parents avaient bâtie,  a su  mobiliser les élus Désaignois pour cette cérémonie. Il faut aussi préciser que la mère de Christian a perdu son frère lors d’une des actions des FTP Sampaix, Christian avait donc son  père et son oncle à la Raze.

Christian avait pu  faire venir  3 acteurs encore en vie de cette période : Marcel Delavis,  Pierre Millet et  Marcel  Bellingard dit Mattéo à l’origine de l’implantation du détachement dans la maison de la Raze prêtée par la famille Anterion en janvier 44. Mattéo était  initialement planqué en tant que réfractaire au STO à Jouangrand et à Millefranc , des fermes voisines. Il faut  préciser que l’environnement immédiat de la Raze était entièrement acquis à la cause de la Résistance, c’était l’esprit Camisard au service des Maquisards.

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Mattéo accompagné par une de ses nièces lamastroises a pu rendre un hommage émouvant, lyrique et même poétique aux engagés de ce combat d’honneur  dont la seule issue ne pouvait être que la victoire.

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Christian Di Sandro, Maitre de cérémonie, a retracé le parcours du détachement Sampaix .

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Marc Bard et Jean Bernard ont fait  appel à leurs souvenirs d’enfance pour retracer l’ambiance et la vie pendant l’occupation et les combats locaux de la libération.

Allocution de Marc Bard, maire de Désaignes.

Stèle en souvenir des maquisards de la Raze

Monsieur le Conseiller départemental,

Monsieur Christian Dissandro

Mesdames et messieurs qui avez répondu à notre invitation et je vous en remercie…

C’est à l’initiative de Christian Dissandro, en accord avec le Conseil municipal de Désaignes, que nous sommes réunis ici aujourd’hui, pour nous souvenir du maquis de la Raze, la Raze étant le nom de cette maison isolée, au bout de ce chemin, qui a permis à plusieurs jeunes français de survivre dans la tourmente de la guerre de 1939/1945.

Christian Dissandro est le fils  d’un désagnois d’adoption, Robert Dissandro, connu ici sous son nom de maquisard, CHRISTIAN, qui a vécu quelques mois ici dans la clandestinité au maquis de la Raze, et qui est revenu fidèlement jusqu’à la fin de ses jours au hameau voisin de Sautereau où il s’était installé un pied à terre.

Mai 1945 – mai 2016 … 71 ans déjà après la fin de la seconde guerre mondiale !

Cette guerre ? A l’échelle de la planète, c’est un cataclysme … qui a fait 60 millions de morts !! le conflit le plus meurtrier de l’histoire !

Quel échec, quelle honte pour nous les hommes … qui savons faire tant de choses extraordinaires, comme aller explorer l’univers avec des robots, ou multiplier les connaissances techniques et médicales, et dans tous les domaines…

Eh bien, dans cette catastrophe insensée, un havre de paix existait ici même, et des habitants de nos villages et de nos campagnes ont accueillis ceux qui se cachaient pour survivre, ceux que l’on a appelé les maquisards.

Reportons nous début 1944.  

Marcel Bellingard, nom de maquis, Matteo, 20 ans en 1944, a quitté Tain l’Hermitage pour ne pas partir au STO, en Allemagne, et s’est réfugié à la ferme de Millefranc, d’où il explore la région pour loger un groupe de résistants, ses copains cachés vers Toulaud, d’où ils font des coups de main contre l’occupant, mais de plus en plus pourchassés. On lui propose la ferme de la Raze, inoccupée, isolée, pas facile d’accès. Exactement ce qu’il cherche !

Il attend un mois, sans nouvelles …

Un jour de février, il est averti qu’un groupe est arrivé  à Desaignes.

Venus à pieds de Toulaud, marchant uniquement la nuit bien sur, épuisés, ils frappent à la porte de la ferme du Buisson, à 1 km du village. Ils voudraient se coucher à l’abri du froid glacial. Il est 2 heures du matin !  Ils sont seulement 5 ! On ouvre la fenêtre et on leur propose la grange et le foin. Le grand luxe pour eux !

Le matin,  Christian, se sentant en sécurité, sort malgré le froid et crayonne le croquis de la ferme. C’est une passion le dessin !

Les paysans l’invitent pour le café chaud, puis  les autres aussi. Ils y passeront la journée, bien cachés, et mangeront la meilleure soupe de leur vie ! C’est ce qu’ils ont dit !

La nuit suivante, ils sont conduits à Désaignes, à l’hôtel Ranc, d’où ils partent, le ventre plein et chaud au cœur, vers Sautereau où Mattéo les attend et à minuit ils sont à la Raze. Le matin suivant, la neige est tombée, tout est blanc …., paisible …,isolé …   et surtout ils ne sont plus en danger. D’autres les rejoindront, quelques jours plus tard.

Voila comment est né le maquis de la Raze, devenu ensuite la  7101 éme compagnie FTPF, (Francs Tireurs Partisans Français), qui a participé à la lutte contre l’occupant nazi et à la libération de la France.

Ils ont lutté contre l’injustice et la haine, pour un idéal qui reste le nôtre : Liberté, égalité, fraternité. Christian, le maquisard FTP, est resté chez nous car il a choisi le cimetière de Désaignes pour sa dernière demeure.

Cette histoire est bien connue, par les écrits de Christian lui-même et ses croquis, et par ceux d’un autre maquisard de la Raze, Freddo, qui est devenu le lieutenant colonel Louis Frédéric Ducros, auteur de « Montagnes ardéchoises dans la guerre », qui est la mémoire  détaillée de cette période tragique en Ardèche. Et qui est dans toutes les bibliothèques de la région.

Pour terminer je vais simplement citer une phrase écrite par Christian  et souvent redite par lui même.

En remerciements à la population qui l’a accueilli ici, il a dit (Je cite) : « son admiration pour l’émouvante union de toute une population avec ce petit groupe de résistants traqués »

Marc Bard , le 13 Mai 2016.

 

Allocution de Jean  Bernard

Je voudrais dire un mot sur l’ambiance de cette époque … qui n’avait pas grand chose à voir avec celle d’aujourd’hui

Aujourd’hui, les gens  se disent mécontents !  De quoi  ? De tout ! Pas assez de travail ou trop ! Pas assez d’argent ! Ou trop ! Pas assez d’autorité de l’Etat, ou trop ! Pourtant au moindre week-end les autoroutes son trop petites pour le flot des voitures de nos malheureux concitoyens, les stations de ski en hiver comme les plages en été et les aéroports  sont saturées de touristes, des millions, voire des  milliards d’euros circulent, internet offre à chacun des informations sur tout …  un monde extraordinaire pour les gens de mon âge est en marche… et qui est un monde merveilleux !

 C’est un paradis par apport à la situation des années 1940. Il n’y avait rien de tout cela, pas de voitures et pas d’autoroutes,  pas de Sécurité sociale, pas de téléphone ni de télévision, pas d’aides sociales multiples, pas de resto du cœur, pas d’accès à l’information, sinon celle faite par le crieur public municipal qui allait dans les rues réunir les gens au soin du tambour et qui lisait le texte de la Mairie. Il y avait quand même la radio …brouillée si on écoutait Londres.

C’était l’insécurité dans tous les domaines : Rationnement, réquisitions de production ou de matériel, marché noir, trafics divers, arrestations d’opposants politiques, de juifs, de réfractaires au STO, déportations, emprisonnement, etc…. et aussi  coups de main des maquis, pour prendre de l’essence, des tickets de rationnement, des armes, du matériel pour faire de fausses cartes d’identité, des bombes contre les collabos ou bloquer la circulation, (dans les archives des renseignements généraux à Privas, tel jour 3 hommes armés prennent au bureau de tabac de desaignes 1000 paquets de cigarettes et les payent…) Voir au musée …

Les juifs…été 1940 ils arrivent pour fuir la zone occupée. J’avais 12 ans et j’ai eu de nombreux nouveaux copains, changent de nom (Klein est appelé petit, Gérald Levy devient M. Gérard, le grand rabbin Isaie Schwartz caché à Intres est M. Sicard). D’autres gardent leur nom, Ulmann, Levy, à Lamastre, et ne sont jamais inquiétés. D’autres sont arrêtés. Arrestation = dénonciation et il y en a !

Le STO : Convoqués pour le STO (service du travail obligatoire en Allemagne créé en 1943) les jeunes  ne partaient pas. Les renseignements généraux  donnaient chaque semaine au Préfet les statistiques sur les départs.  Exemple prévision 80 présents 5 !! Que font les 75 absents ? Ils se cachent ! Mais ils sont déserteurs, recherchés comme tels. Pour combien de temps ? Qui va gagner la guerre ? Comment vivent-ils ?

Tout un monde clandestin se développe.  Chacun se méfie de son voisin ! Certains le dénoncent … par haine, jalousie ou par intérêt … Beaucoup le protègent

Réfractaires au STO ? Ils se groupent et constitue les groupes de maquisards. Pas  simple également !

Quelle organisation choisir ? Ici  le maquis de la Raze devient FTPF. Franc tireur partisan  Français, la 7101 eme compagnie FTP

Il existe aussi le maquis AS (armée secrète). A Desaignes 2 officiers réfugiés  dès 1941 car gaullistes, Binoche et Beaumont,  créent avec les  réfractaires au STO de la région la 25 éme compagnie. Sur les 129 réfractaires desagnois (énorme)  prés de 100 s’engageront dans cette compagnie, dirigée par Alexandre Bancel et Paul Comte, qui ira harceler les allemands dans la vallée du Rhône

Quelles différences ? Les FTP sont à direction plutôt communiste, l’AS plutôt socialiste. Mais les 2 sont gaullistes et constitueront les FFI (forces françaises de l’intérieur) … pas facilement … mais ils y parviendront quand même…

Binoche  sera général de division gouverneur militaire du secteur français à Berlin. Comme le maquisard Christian du maquis de la Raze il a choisi le cimetière de Desaignes pour sa dernière demeure !

Autre exemple de complexité de la situation : Le 6 juin 1944 les alliés débarquent en Normandie. Ici les maquis prennent le pouvoir dans les mairies à la place des conseils municipaux nommés par l’Etat en 1941. En 1941, en France occupée et divisée en zone occupée et zone libre, on ne pouvait pas organiser des élections.  Le Préfet a nommé des notables locaux, à Desaignes un industriel comme Maire, le boulanger et le boucher- charcutier comme adjoints. Etaient ‘ils des collaborateurs ? oui pour certains non pour d’autres !! Conflit, méfiance  !!  Certes  le Préfet n’allait pas nommer des communistes, ou des francs maçons, des étrangers ou des juifs….  Mais le Maire nommé par Pétain faisait des faux papiers pour des juifs et les 2 autres nourrissaient les maquisards !

Pourquoi donc occuper les Mairies ? Pour affirmer  que le gouvernement de Vichy ne gouvernait plus notre région. Les FTP ont occupé Lamastre, L’AS Desaignes. Gros danger d’ailleurs! Nous aurions pu devenir un autre Oradour sur Glane. La bataille du Cheylard entre armée allemande et maquis s’est terminée heureusement sans un tel massacre ! Binoche y a perdu un bras !

Et pour les réquisitions on m’a rapporté cela … Le Maire reçoit un ordre de réquisition de5 vaches à livrer mardi prochain. Il dit  à son adjoint Emile Bouvier, Boucher. Trouves les, des croyes, gardes les belles pour nous (croyes= mauvaise qualité en occitan)

La Résistance donc même à  l’intérieur du système…

Une question : était il efficace ces groupes de maquisards combattants ?

J’ai trouvé une réponse dans le livre de Freddo, » Montagnes ardéchoises  dans la guerre »

Ils sont nombreux : au 15 août 1944, ils sont plus de  7000 (7374) combattants en Ardèche, 4000 AS, 3000 FTP

Du 6 juin au 5 septembre 1944, en Ardèche,  1067 soldats allemands sont tués, 7401 faits prisonniers

C’est énorme !  Les troupes allemandes remontant par la vallée du Rhône sont harcelées tout au long de la rive ardéchoise

Réaction : le 1er août 1944 le général  Kitzinger, commandant militaire de la France occupé signe l’ordre de déportation de tous les ardéchois mâles de 16 à 55 ans sauf les médecins.

Incroyable !  Mais heureusement non appliqué bien que les FFI de l’Ardèche en aient trouvé les plans détaillés à la caserne de la vitriolerie à Lyon lors des combats de libération de la ville.

Au Musée municipal de Désaignes  la salle  dite « de la Résistance » garde la mémoire de cette période, la vie sous le régime de Vichy, les maquis, les soins aux maquisards blessés, les parachutages par les anglais, la protection des juifs, les médailles des justes, etc. etc.                  

Excusez un peu de  publicité !

Merci de m’avoir écouté

Jean Bernard, conservateur du Musée de Désaignes. Le 13 Mai 2016 Maquis de la Raze

 

Les participants à cette cérémonie étaient  nombreux : des désaignois bien sûr, des voisins de la Raze, des descendants d’acteurs de l’époque, les représentants de l’ANACR , les sapeurs pompiers locaux et M J P Vallon, au titre de conseiller départemental  et Maire de Lamastre.

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Le devoir de mémoire est  important,  il s’inscrit dans l’histoire telle qu’elle doit rester.

Il y a plusieurs sortes d’historiens : ceux qui vont au  plus près de la vérité, pour la décrire, la décrypter, et la rendre à la mémoire et ceux qui , la connaissant aussi,  essayent de la réécrire afin de la récupérer dans un  but partisan. C’est pour cela qu’une cérémonie comme celle à laquelle nous avons assisté est importante car  elle permet à des acteurs de donner leurs points de vue sur ce qu’ils ont vécu.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA Les héros du Jour

Les anciens résistants qui  localement appartenaient à deux « obédiences » les FTP (Francs Tireurs Partisans)  apparentés communistes et l’AS ( Armée Secrète) moins uniciste politiquement  s’étaient rapidement regroupés en FFI ( Force Française de l’Intérieur) .

Après la libération les anciens résistants avaient fondé l’ANACR ( Association  Nationale des Anciens Combattants de la Résistance) car ils tenaient à garder leur identité de Résistants. Effectivement c’étaient des Combattants, mais pas des soldats au sens strict du terme, il ne pouvaient être comparés et ne voulaient pas être assimilés aux jeunes soldats broyés par la conscription des conflits de 14/18 ou plus tard des guerres coloniales d’Indochine ou d’Algérie. Les combattants de la Résistance  avaient tous des motifs d’engagement spécifique dans leurs combats ; il y avait des patriotes purs et durs qui n’avaient pas accepté la défaite de 1940 et la collaboration, des opprimés pour faits religieux, politiques ou philosophiques, des nombreux Réfractaires au STO (Service du Travail Obligatoire en Allemagne) et qui à ce titre étaient rentrés  en clandestinité dès 43 et avaient ainsi  constitué le vivier de la Résistance, plus de 100 pour le secteur Désaignes Lamastre.

De Gaulle qui au début avait des réticences pour s’appuyer et composer avec ces sans grades et sans  uniformes de la Résistance Intérieure, admettait qu’il aurait été antinomique d’associer dans une cérémonie du souvenir des soldats de 14/18 ayant choisi de voies opposées en 40 45 , pour être clair des gaullistes et des pétainistes…. C’était même totalement rédhibitoire pour ces engagés politiques. C’est pour cela qu’il avait créé des citations spécifiques pour la Résistance telles que médaille de la Résistance et le Compagnonnage de la Libération, encore plus élitiste.

carte et brasard FFI , désaignes résistance

C’est pour toutes ces raisons philosophiques que l’ANACR a toujours revendiqué une place à part dans le Souvenir et dans l’Histoire .

Cette cérémonie,  cette stèle et ce  moment d’émotion  vont tout à fait dans le sens de cet état d’Esprit fait de Volontarisme , de Raison et de Courage qui caractérise l’Engagement de ces Combattants épris de liberté, en un mot les Résistants motivés par une cause Juste.

Merci pour ce moment d’Histoire.

montagnes ardechoise dans la guerre ducros sampaix desaignes

Raymond  Bouit, pour le 6 juin 2016.

 

 

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