Lamastre.net

Associations cet espace est pour vous. Envoyez-nous vos affiches.

 

urgence climat PCF

retraite bouit

echanges lecture avril lamastre

lecture enfant lamastre avril

soirée jeu société lamastre avril

affiche troc aux vetements.avril 2024

ecranvillage

bienvenue

Peter Misch , cheville ouvrière de la coordination « Vivarais Insoumis » nous a transmis cette lettre ouverte, pour une publication informative.

La voici, signée et in extenso:

.

La commune a perdu son doyen, mais pas que, c’est une figure lamastroise qui  s’en est allée.

Raymond Lallier était né à Lamastre en  décembre 1920.
Issus d’une famille de menuisier il s’est naturellement destiné à ce métier, avec une belle réussite, « patron » d’une équipe de « compagnons » comme il aimait les nommer, il a mené son entreprise avec compétence.

Homme de conviction il s’était engagé dès 43 dans l’Armée Sécrète, comme en témoigne son nom apparaissant au grand jour dans la première liste des soldes de juin 44, c’était un résistant de la première heure, apportant sa contribution à l’Honneur de sa cité et du canton.

Il était à ma connaissance le doyen des résistants ardéchois, il reste maintenant Paul Guigon du maquis de Rochepaule.

Il a suivi son engagement gaulliste en siégeant en tant qu’élu municipal pendant 36 ans, sur la liste majoritaire de Grandcolas, un autre gaulliste, puis en conseiller minoritaire pendant la mandature Bouit, son compagnon socialiste de l’AS, puis de nouveau majoritaire pendant les mandats Poyet. Il était premier adjoint en charge des travaux, et Maurice Poyet médecin ne pouvant  siéger au conseil d’administration de l’Hôpital c’est Raymond Lallier qui en avait été Président.

C’était un homme calme mais déterminé dans ses convictions. Je me remémore un débat municipal autour du dossier des écoles, il n’avait pas voulu que Lamastre candidate pour un lycée, ce qui l’avait de facto destiné au Cheylard.

.
Il avait accompagné son épouse Paulette, elle aussi centenaire et devenue dépendante  à l’EHPAD  en 2022.

Il  a eu une fin d’existence paisible après une vie bien remplie.

C’est son épouse qui devient la doyenne de Lamastre à 102 ans.

R B

JEAN  BERNARD est décédé le 25 mars 2024

Jean est né en 1928, fils de Anna et Léon Bernard, rue Olivier de Serres à Lamastre. Sa mère était chapelière et son père sculpteur sur bois.

Pendant la guerre, il a entre 12 et 16 ans, il monte souvent chez la famille Combe au Chazal . Sa mère ayant de proches relations avec cette famille. Il profitait de ces escapades pour rapporter du ravitaillement, indispensable par ces temps difficiles, d’autant que son père était malade. Il a ensuite gardé de solides liens avec la famille Combe.

Il voulait être instituteur, il entre à l’école normale de Privas. Puis il ira plus loin, en classe prépa à Reims et à l’école normale supérieure de l’enseignement technique à Paris. C’est là qu’il rencontre son épouse Denise qui sera professeur de math, ils se marient en 1953. Il ne partira pas en conscription en Algérie car il était déjà chargé de famille. Devenu professeur à Vienne, en 1968 il passe l’agrégation en économie et gestion, enseigne au lycée La Martinière de la Duchère à Lyon pour les classes de BTS. Puis il devient inspecteur pédagogique régional dans l’académie de Grenoble. Il refusa la promotion d’inspecteur général car il lui aurait fallu « monter » à Paris.

Pour lui le rôle de l’enseignant n’était pas d’imposer un savoir, mais permettre aux élèves de construire leur propre savoir en développant l’esprit critique. De même pour sa conception du rôle des inspecteurs, pour lui celui-ci était d’abord d’aider les enseignants à toujours progresser. Il est resté curieux jusqu’à la fin de sa vie, il aimait apprendre des autres et apprendre aux autres.

Il s’était engagé, dans l’Église Réformée, le syndicalisme, la politique, et aussi en faveur de la société avec SOS amitié.

En 1967, il achète une propriété dans le hameau du Peysson avec du terrain sur lequel il construit sa maison, il crée un jardin, s’occupe des bois et se passionne pour l’apiculture. En 1990, lors de sa retraite, il s’installe dans « son paradis » et s’adonne à toutes ses passions. Ses collègues lui avaient offert un âne pour son départ… Il s’investit dans la vie associative de Désaignes, d’abord à l’ACD (Association Culturelle ) qu’il présidera pendant 20 ans puis à l’AVD (Amis du Vieux Désaignes) dont il sera également président , il crée de toute pièce le musée dans le Château et fournit un travail considérable sur l’histoire du village, c’est le résultat de ce travail qui est proposé aux nombreux visiteurs .

Il avait vécu l’honneur fait par la municipalité de son ami Marc Bard de voir, de son vivant, son nom apparaitre sur la porte de « son musée »; il avait dit à Marc, tu aurais pu attendre…

Musée Jean BERNARD.

Le 6 avril une cérémonie d’hommage autour de sa famille a permis à ses amis de se retrouver au Temple de Désaignes et ainsi conforter tous les proches en leur permettant de  se remémorer ce que Jean a apporté au cours de sa vie.

L’Association de Amis du Vieux Désaignes va poursuivre ce travail, et à travers cet  hommage nous le remercions d’avoir mis la lumière sur ce passé chargé de notre village: l’histoire de la vie rurale, de l’école, de la Réforme, les deux guerres, la Résistance et les Justes. Tout cela résonnera longtemps dans les audio-guides et la vidéo du Château de Désaignes, par sa voix posée claire et didactique.

Un Merci pour tout,  de la part de ses amis, de tous les amoureux de Désaignes et de son Histoire.

Jean a tout fait pour la transmission de cette mémoire.

Geneviève Champeley  et Raymond Bouit.