Le 27 juillet 2011
POUR LA DEMOCRATIE DANS LE PAYS DE LAMASTRE
Le 28 avril 2011 s’est déroulé le vote pour le budget de la Communauté de communes du pays de Lamastre. Je suis délégué suppléant et je remplaçais ce jour-là un délégué titulaire absent.
Tout d’abord ma position au vote de ce budget n’a rien de personnel contre qui que ce soit. Quand il y a opposition, elle peut être courtoise et claire. De plus, il est tout à fait possible dans nos communes de dépasser les clivages politiques traditionnels et de faire les compromis nécessaires. Cela avait été d’ailleurs le cas l’année dernière où j’avais voté le budget 2010.
Je considère aussi que les délégués ne sont pas seulement « les représentants » particuliers de telle ou telle commune, mais de l’intérêt général de la « CC ».
4 points me posaient problèmes dans ce budget 2011 :
– 1er point : en commission préparatoire, il n’a pas été examiné favorablement, certaines demandes des « petites » communes.
Par exemple, nous avions demandé d’introduire une dimension de solidarité inter-communale en faisant prendre en charge des transports périscolaires vers des équipements qui sont au chef-lieu de canton. Les écoles des petites communes ont des frais de transport que n’ont pas les écoles de Lamastre, pour aller au gymnase par exemple. De même, des initiatives, des projets situés hors de Lamastre, doivent pouvoir également être soutenus.
Si la solidarité joue pleinement lors des phénomènes de catastrophes naturelles (dégâts d’orage…), nous rencontrons, dans nos « petites » communes, le problème plus général d’un manque de perception de ce qu’apporte la « CC » à la vie quotidienne de nos concitoyens.
-2ème point : le Mastrou : Le budget 2011 prévoit 1 486 400 € pour « l’acquisition et l’aménagement de la gare ». Dans le projet d’avril 2011, centré sur l’axe St Jean de Muzols – Boucieu, nous sommes encore loin de nos ambitions de faire du Mastrou un vrai outil au service du développement de notre formidable patrimoine et potentiel touristique. Ceci demeure vrai même si des activités de vélo-rail sont prévues ultérieurement sur Lamastre. Pour moi, la « CC » ne doit pas rester en attente des initiatives privées, mais avoir un rôle moteur dans cette mise en valeur.
– 3ème point : qui y est lié : les incertitudes sur la position de Lamastre et de la « CC » par rapport au Parc Naturel Régional. Comment la Commune de Lamastre a pu voter unilatéralement, en juin 2010, la sortie du PNR alors que nous avions décidé avant (budget 2010 de la « CC ») de racheter et de rénover la gare ? Certes, les votes de la Commune de Lamastre ne relèvent pas de la compétence de la « CC », mais comment nier que notre chef-lieu a un rôle déterminant dans notre développement. Par ailleurs, il serait souhaitable que nous réfléchissions à une démarche collective pour l’adhésion de toute la « CC » au Parc Naturel Régional. C’est un formidable levier de développement qui n’empêche ni les constructions ni les implantations d’entreprises, bien au contraire. A noter que sur ce sujet, il y a, depuis peu, des améliorations sur le positionnement de Lamastre.
– 4ème point : le projet de carrière industrielle sur Lamastre toujours pas abandonné. Il continue d’hypothéquer lourdement l’attractivité de notre « CC », pour un bénéfice extrêmement mince, notamment en termes d’emplois.
Comment les acteurs du développement, privés ou publics, pourraient se mobiliser et investir pleinement chez-nous dans un tel contexte ?
Ces points ne me paraissent pas anecdotiques ou « politiciens ». Etablir le budget d’une Communauté de communes c’est, de toute façon, définir des axes de développement d’un territoire. Si nous ne pouvons pas aussi parler de tout cela dans notre « CC », de quoi pouvons-nous parler ? En démocratie, il n’y a pas de « mauvaises » questions.
J’ai terminé l’explication de mon vote en demandant que le budget soit voté à bulletin secret. Cela a été refusé au motif qu’il n’y avait pas les 2/3 des délégués qui le demandaient.
Quoi qu’il en soit, le vote du budget est un moment de débat démocratique. Le fait qu’il y ait vote, implique la possibilité d’être d’accord ou de ne pas être d’accord sur les choix qui sont faits. En démocratie cela ne pose pas de problème. Il semble qu’à la Communauté de commune de Lamastre, cela puisse en poser. En effet, suite aux votes « contre » de « ses » 2 délégués, des crédits affectés à la voirie de Nozières seraient aujourd’hui (le 27 juillet 2011) toujours bloqués. On a de la peine à croire qu’une telle attitude soit possible, aujourd’hui, en France. L’effet de tout cela est d’ores et déjà désastreux pour la vie interne et l’image de marque de notre « CC ».
Si cela continuait à être confirmé par les faits, ce serait d’une part indiquer qu’il n’y a pas la possibilité de voter librement à la Communauté de communes de Lamastre, d’autre part ce serait ne pas respecter la large majorité (20 « pour », 3 « contre ») qui a voté un budget dans lequel sont inclus les crédits en question.
De fait, actuellement, la Communauté de communes est « verrouillée » au plan de ce qui peut s’y faire. Elus, nous sommes très souvent face à un choix infantile et malsain : soit être totalement et aveuglément du côté du Président de la « CC », soit être son « ennemi ». D’autres conceptions des rapports politiques sont possibles et se pratiquent couramment partout ailleurs. N’oublions pas que le premier moteur du développement d’un pays est la démocratie et les partages d’informations, les débats d’idée, la transparence qu’elle permet.
Dominique Gaillard, délégué suppléant à la Communauté de communes de Lamastre.
Article de fond sur la vie démocratique de notre canton fort bien developpé,il serait interessant d’avoir une réaction de nos élus communautaires.Mesdames et messieurs, à vos claviers, faisons vivre le débat!
P.Rouchossé