Pourtant que la montagne est belle! Ainsi chantait Jean Ferrat en 1964 en évoquant les jeunes gens nés à la campagne mais qui rêvaient de vivre en HLM et de manger du poulet aux hormones… A la même époque, des jeunes gens nés en ville n’avaient qu’une envie: vivre en communauté à la campagne et élever des chèvres…L’Ardèche est ainsi devenue une destination privilégiée et pionnière.
L’Université Populaire du Vivarais a donc invité jeudi dernier Catherine Rouvière, docteure en histoire, pour une conférence sur le thème « Le retour à la terre et les néo-ruraux en Ardèche« .
Devant un nombreux public, la conférencière a fait un brillant exposé sur les 5 vagues successives de populations urbaines venues s’installer en Ardèche depuis les années 1960, de leurs motivations, de leurs rencontres souvent marquées d’hostilité avec les paysans installés depuis des générations sur un territoire souvent à l’abandon.
Cette migration a été malgré tout suivie d’effets bénéfiques en apportant une autre dimension à la vie rurale traditionnelle. Des « bourrus » qu’on surnommait ainsi se sont intégrés par la suite dans la société locale en expérimentant des techniques nouvelles liées à l’écologie, à de nouvelles formes d’agriculture ou d’économie.
Malgré la progression continue et implacable de l’exode rural, des territoires désertifiés ont retrouvé vie grâce à l’obstination de ces nouveaux arrivants sans oublier que la douceur de vivre, la beauté des paysages ont aussi attiré les personnes retraitées, natives ou non du beau pays d’Ardèche.
Alain Jammet