SWISSPEAKS TRAIL
Swisspeaks trail par et avec Jean François Frédez
Jean François Frédez gère avec son épouse « l’Étape Ardéchoise », ex hôtel du Commerce et participe à l’animation sportive locale au sein du club EVA.
Il a contribué à créer Lamastrail , dont la première édition en juillet a été un succès.
Il s’entrainait depuis des mois pour un challenge extraordinaire : un ultra trail en Suisse , le Swispeak trail dont la plus grosse formule demandait un effort de 360 km à travers les Alpes Suisse du Valais avec un dénivelé de 25.5km !!!!
De la pure folie, au départ 327 inscrits, à l’arrivée 193 finisseurs , le premier en 86 h 23 min , le dernier en 163 h , et Jean François finit 124 ième au scratch en 143 heures.
Un exploit hors norme qui nécessite entrainement, capacités, préparation spécifique et un mental en rapport avec l’énormité du challenge, de la pure et noble folie….
Je lui laisse le soin de témoigner :
Swisspeak 360 (385 selon les GPS)
Comment raconter cette aventure?
Je ne suis pas encore vraiment revenu des montagnes Suisses.
Mon cerveau ne veut pas décrocher, mes jambes sont prêtes à me faire avancer, mon cœur ne demande qu’une chose : y retourner.
Tout mon être me dit : encore, encore,… tant de plaisir, de partage, de fou rire, de bien-être.
Et pourtant, il faut bien se rendre à l’évidence, c’est terminé, j’ai atteint mon objectif, j’ai franchi cette ligne d’arrivée tant espérée durant la préparation et que j’aurai voulu repousser, pour que cela ne s’arrête pas si tôt.
Je pensais devoir batailler. Je m’étais préparé à la souffrance, à la difficulté. J’étais prêt à me battre pour atteindre cet objectif, et il en a été tout autrement.J’avais une stratégie pour ce défi, et je me suis basé dessus pour le départ et les 2 premiers jours : avancer le plus possible pour prendre de l’avance sur les barrières horaires.
Chose faite, avec + de 150 km dans ces premières 48 heures.
Je savais que les difficultés arrivaient après et qu’il fallait mieux ne pas trainer, pour pouvoir se reposer avant d’affronter cette deuxième partie de l’épreuve.
C’est sans doute grâce à cette stratégie que le reste du chemin fut aussi magnifique.A partir de ce moment-là, il n’était plus question de chronomètre
A partir de ce moment-là, a commencé un autre voyage
A partir de ce moment-là, a commencé une extraordinaire progression, avec une adaptation de mon corps à la fatigue (seulement 3 heures de sommeil par nuit), une adaptation aux kilomètres et au dénivelé qui défilent au gré des heures et des jours, avec un apaisement général m’enlevant toute pression et tout stress, en étant en parfaite harmonie avec ce que j’étais en train de faire, sans douleurs, sans lassitude.Oui, faire 65 km par jour pendant six jours, en montagne avec le dénivelé, la technicité des sentiers, la nuit, le jour, avec très peu de sommeil peut paraître impossible, fou, dangereux, selon les points de vue, mais je ne l’ai jamais envisagé sous cet angle.
En fait, je ne me suis jamais senti aussi bien que durant ce voyage.
Vivant, fort, heureux, épanoui …Il m’est difficile d’expliquer aux personnes qui me demandent aujourd’hui quel est mon classement, si je récupère bien, si je n’ai mal nulle part … que je ne connais pas mon classement et qu’il m’importe peu, que je n’ai pas besoin de récupérer mais d’y retourner et que non, je n’ai mal nulle part et que tout va bien.
C’est à ce jour ma plus belle expérience dans l’ultra endurance
Ce voyage a été autant une magnifique progression kilométrique dans un environnement somptueux, qu’un voyage intérieur qui lui ne peut s’expliquer…
Même mes deux compagnons de voyage, avec qui j’ai beaucoup échangé, ont certainement vécu leur voyage différemment.
Dans tous les cas, vous faites tous les deux (Yann et Laurent), partie de cette expérience extraordinaire.
Merci à vous pour ces moments uniques, ces fous rires et cette complicité durant toutes ces heures passées ensembles.
Merci à Myriam, ma femme, pour m’avoir une fois de plus suivi sur cette »aventure ». Ton aide durant ce voyage m’a libéré de la logistique et permis d’être beaucoup plus serein.
Je sais, pour en avoir discuté, qu’elle a, pour une fois, pu pleinement en profiter et qu’elle a apprécié ce voyage (notamment les deux restaurants que nous nous sommes autorisés pendant la course…) et qu’elle y a également fait de belles rencontres.L’ultra endurance n’est pas une discipline comme les autres.
Il ne devrait pas y avoir de chronomètre pour comparer les performances.
L’ultra endurance en soi est déjà un marqueur de performance.
Elle ne peut être, à mon avis, qu’une recherche personnelle de ses propres capacités, de sa propre intimité.
Je sais que ce sport ne me fera pas vivre plus longtemps, mais je sais qu’il me permettra d’être vivant jusqu’au bout.A mes amis qui me traitent régulièrement de fou, j’ai envie de dire que si la folie se trouve juste derrière ces limites que l’on se fixe, alors oui, définitivement, je suis un fou de la vie.
Rejoignez-moi vite !
La vidéo 6 minutes à couper le souffle, dans son fauteuil … https://www.facebook.com/jeanfrancois.fredez/videos/1019149838279925/?q=jean-fran%C3%A7ois%20fredez
« Rejoignez-moi vite …. oui mais par « étape » et doucement ….. 😎