Avant avant première
La salle de ciné locale d’Écran Village a vécu un événement exceptionnel ce 29 nov.
La projection en avant avant première du film « la sincérité » de Charles Guérin Surville a rempli la salle.
En préambule un repas partagé a réuni les partenaires d’Écran Village, le réalisateur et un des acteurs le pianiste de jazz Jacky Ferrasson.
L’histoire est simple : une équipe se retrouve dans un cadre idyllique quelque part près de chez nous en Ardèche pour tourner un film dont le script n’est pas encore écrit…
L’histoire commence à Paris par un banal plan drague dans un amphi, comme au bon vieux temps d’avant #Me Too…. L’action se déplace rapidement dans notre belle contrée et commence comme une annonce publicitaire du syndicat d’initiative, pardon de l’Office du Tourisme « on n’est pas bien ici ?»
On s’aperçoit que le prétexte du film n’en est pas un et que notre fine équipe va rapidement s’égarer et vivre pleinement sa semaine de tournage.
Les dialogues du début autour du synopsis et d’une table bien achalandée surtout en réhydratants est propice aux échanges en tous genres et entre genres.
Le casting est super avec coté mâles un pianiste de renom Jacky Ferrasson qui nous séduit avec ses doigts, un agrégé de philo passé par Sciences Po et HEC Charles Pepin qui parle, s’écoute, que l’on écoute et que l’on comprend parfaitement lorsqu’il est « déconcentré par le premier cul qui passe » …ce qui en fait un homme normal. Épicurisme et Hédonisme ne sont pas loin.
Le casting du genre complémentaire est « superbe » avec des actrices pianistes, chanteuses, nageuses et danseuses qui ont fait pâlir des spectatrices féministes et rougir des spectateurs .La descente au bain montre une nature magnifique et ragaillardissante. Avec le jeu de Jeanne Damas, Manon Palmer, Charleyne Biondi et Annika Stenvall tout est suggéré, rien n’est imposé.
Le film se déroule tranquillement avec des passages où les acteurs citadins sont proches de l’épectase en courant dans les champs de blé mur.
La plupart des scènes se déroulent dans une belle maison de maitre, les quelques échappées sont un road moovie à l’échelle communale et ont conforté l’assistance locale de cette avant première de la justesse de son choix de vie.
Bref vous l’avez compris la sincérité du titre est à chercher en filigrane et tout le monde n’était pas d’accord pour le localiser lors de la discussion animée qui a suivi la projection.
Le metteur en scène Charles Guérin Surville a apprécié cet échange à chaud avec les spectateurs(trices) de cette avant première locale avant l’heure. Il a été taquiné en tout bien tout honneur par une ou deux militantes féministes qui n’ont vu dans les corps de rêves des jeunes actrices qu’un prétexte sincère à faire un film autour de la beauté et passer un bon tournage.
Le désir, les désirs étaient omniprésents, ce qui suffit pleinement à justifier le film.
Les images avaient été mises en boite en 2017, le montage et la synchro son ont pris du temps, le monteur était une monteuse ce qui enlève toute ambiguïté sur les remarques « déplacées » que je vous ai énoncées précédemment ….
Une histoire sympa au message ambivalent générateur de discussion où tout le monde peut se retrouver.
Nous avons entendu que le pianiste Jacky Ferrasson était pressenti pour Jazz en Vernoux en 2020 ; retenez la date.
Au total une belle soirée cinéma, une belle découverte et des échanges enrichissants avec des artistes qui nous changent du quotidien.
Merci Écran Village et La Sincérité
R Bouit.
PS, Les anciens occupants historiques de la demeure de Charpellière m’avaient dit :
« Si Désaignes était un agneau Charpellière en serait le rognon ».