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« Cinéma, confinement et l’art d’un essai pas transformé. »
Ce mardi à 17 les acteurs du Cinéma à Lamastre se sont réunis devant la salle du Centre Culturel désertée depuis le reconfinement.
Il ont voulu marquer leurs interrogations autour des activités culturelles classées non essentielles et mettre le doigt sur quelques incohérences autour de l’ouverture de certaines salles pouvant abriter l’obscurantisme et d’autres salles obscures générant la lumière de la culture.
La polémique est connue et ces manifestations sont faites pour activer la reprise des activités de spectacle dans le respect de gestes barrières et de la distanciation nécessaires à la limitation de la circulation du virus.
(extraits de la tribune de L’AFCAE – Association Française des Cinémas Art & Essai).
Oui aux consommateurs, non aux spectateurs . L’exception culturelle à l’envers.
Quand les vastes centres commerciaux ou les grands magasins avec de longues files d’attente sont ouverts, quand les trains, avions ou métros fonctionnent jusqu’à 100% de leur capacité, quand les supermarchés appliquent les mesures sanitaires sans contrôle strict des flux ou de la prise de gel hydroalcoolique de leurs millions de clients, alors c’est le sentiment d’une mesure discriminatoire à l’égard des lieux culturels qui saute aux yeux. C’est l’exception culturelle à l’envers.
Les cinémas et les salles de spectacle à l’échelle du PIB, c’est une goutte d’eau. Le critère sanitaire ? Les cinémas et salles de spectacle ont mis en place des stricts protocoles.
Bien sûr que les protocoles sont stricts, mais cela ne suffit pas : réouvrir les lieux culturels généreraient des flux supplémentaires susceptibles de faire repartir la pandémie. C’est sur ce point précis qu’il y a un profond questionnement. De quels flux parle-t-on ? Des flux internes aux établissements ? Chacun sait que le public reste assis pendant toute la durée d’une séance et que, justement, contrairement aux galeries marchandes, supermarchés ou grands magasins, il ne déambule pas et, au passage, ne parle pas. Les établissements « recevant du public » disposent systématiquement d’issues de secours. Contrairement à de nombreux commerces, les personnes qui sortent ne croisent donc pas ceux qui entrent.
Pourquoi les lieux culturels ? ils n’ont jamais été désignés à ce jour par les scientifiques comme lieux propices au développement des clusters. Ce serait donc le nombre important de personnes rassemblées qui pose problème. Dans ce cas, pourquoi le gouvernement et le ministère de la Culture n’ont-ils, à aucun moment avant l’annonce du maintien de la fermeture, étudié avec les organisations professionnelles cette question de nouvelle limitation de jauge ?
Il y a bien dans cette décision « quelque chose qui cloche », un mélange d’arbitraire, d’incohérence et de mépris qui, malgré la gravité de la pandémie, suscite un sentiment avéré d’injustice. Disons-le tout net, les pouvoirs publics ont, le 10 décembre, sacrifié les cinémas, les salles de spectacle et les musées.
Sauvons les commerces, sauvons a minima Noël, mais sacrifions la sortie culturelle, l’heure n’est pas aux saltimbanques. Pourquoi prendre le moindre risque sanitaire pour ce secteur déjà fort aidé financièrement ? D’ailleurs, avec l’offre pléthorique dont les Français disposent à domicile sur la multitude d’écrans, où est le problème ?
Le réseau culturel français, incroyable de vivacité et de création, indispensable au lien social et à l’épanouissement individuel, est en train de tomber dans un précipice. Un nouvel hiver s’annonce. Afin que le gâchis ne soit irréversible, il est urgent que les pouvoirs publics reprennent le contact avec les professionnels du cinéma et du spectacle. Ces derniers ont montré pendant ces longs mois leur sens des responsabilités face à la pandémie. Entre concertation et considération, et avec toute la vigilance nécessaire, il est indispensable de préparer la réouverture de ces lieux de culture qui font partie du sel de la vie.
J’ai reçu par l’intermédiaire du site lamastre.net une demande émanant d’un blogueur drômois M Boissy qui élabore un site autour de l’histoire des salles de ciné de Drôme Ardèche.
Plutôt que de lui adresser discrètement les informations dont je pouvais disposer, j’ai préféré mettre en ligne un petit article que mon interlocuteur pourra « repiquer » comme il est de coutume sur la toile.
L’avantage de cette manœuvre est quelle peut en en faire profiter les lecteurs lamastrois et susciter de nouveaux témoignages et de nouveaux documents.
D’autant que je ne dispose de témoignages directs qu’autour du cinéma « Palace » de l’Hôtel de la poste mais peu de choses pour le moment autour du cinéma « Écrin ».
Ce sont la fille de Léon Brunel ,Rosie Roche et son mari Gérard qui m’ont permis de faire aboutir la recherche autour du Cinéma Palace.
C’est Léon Brunel qui a créé le Cinéma attenant à son hôtel situé au 7 avenue Boissy d’Anglas en octobre 1931, à cette époque le cinéma était muet. Le patron qui était « ressortissant de la petite exploitation » a modernisé sa salle de ciné en la dotant en 1954 en le dotant d’un projecteur Zeiss Ikon qui était la référence à l’époque.
Et c’est le 1 janvier 1968 que Rosie et Gérard Roche reprennent la direction de l’établissement.
L’exploitation a continué jusqu’en 1988, date à laquelle divers paramètres dont l’arrivée des chaines cryptées en ont entrainé la fermeture. L’association Écran Village déjà active à l’époque sur Lamastre Vernoux avait a bien tenté un rapprochement pour sauver de la casse le cinéma. Mais c’est la totale incompréhension des enjeux mémoriels et patrimoniaux de la part de la mairie en place, sous-tendue de la geste poyetique et politique de l’époque, qui en refusant tout soutien et tout arrangement, a scellé définitivement la disparition de la salle du «Palace».
Les matériels projecteur, fauteuil ont été récupérés par des collectionneurs. Le projecteur est exposé dans un musée attenant à une salle multiplexe bretonne.
Localement après une brève utilisation en pétanquodrome couvert la salle est devenue réserve d’un magasin d’électro ménager, la boucle était bouclée le ciné s’est mué en commerce de téléviseur…
En ce qui concerne l’autre cinéma «l’Écrin» situé à l’entrée de Lamastre au 5 avenue Victor Descours, il était exploité par un autre M Roche, coiffeur de jour et projectionniste de nuit.
Hervé Rouveure en a gardé un cliché:
L’emplacement est maintenant occupé par un artisan plombier chauffagiste.
J’espère que cet article nous permettra de collecter des infos complémentaires sur l’ «Écrin». (administrateur@lamastre.net)
Heureusement pour Lamastre nous avons l’association Écran Village, dont les choix cinématographiques « Art et Essai » nous permettent d’aller au Ciné « les yeux fermés ».
Après 28 ans d’efforts la nouvelle et magnifique salle municipale du centre Culturel rénovée en 2016 offre aux cinéphiles locaux un outil d’expression et de spectacle optimal.
1931, 1988, 2016 les films se déroulent, inexorablement et heureusement.
Raymond Bouit.
Mémoire d’Ardèche et Temps Présent, association loi de 1901 créée en 1983, regroupe aujourd’hui plus de 600 adhérents, Ardéchois et amis de l’Ardèche, autour des objectifs inscrits dans ses statuts :
- développer la recherche en histoire, économie, démographie, sociologie, politique sur l’ancien Vivarais et le département de l’Ardèche avec également des études sur le milieu naturel, la géologie,
- favoriser la diffusion des résultats de cette recherche par l’édition de revues et ouvrages, par l’organisation de colloques, d’expositions et de conférences avec actes, en collaboration avec les acteurs de la vie sociale et économique du département.
Or le dernier cahier publié par l’association de Mémoire inclue Lamastre pour son passé, bien sûr.
C ‘est de cinéma dont il s’agit, et un des articles évoque les films tournés à Lamastre et ce sont Jacky Chosson et Eric Loubet qui retracent sur la revue ces grands moments du cinéma argentique à Lamastre.
Les voies du box office local sont impénétrables.
La projection par Ecran Village au Centre Culturel de Lamastre du superbe film de Xavier Beauvois « Des Hommes et des Dieux » a connu une affluence exceptionnelle (375 spectateurs en 4 séances dont 2 séances scolaires).