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La CFDT « fait la foire d’automne », titre un peu provocateur pour rendre compte de l’action de l’antenne locale CFDT, section santé et service à la personne.
Le représentants locaux avaient positionné leur stand à la sortie du parking, bien en vue et au passage ce qui leur a permis de sensibiliser les visiteurs aux problèmes des EHPAD.
La commission des EHPAD du syndicat CFDT Santé sociaux 26/07 et les représentants du personnel de Lamastre ont organisé ce samedi a l’occasion de la foire, une journée de grève, du tractage, une signature de pétitions et des espaces de discussion autour de la problématique du grand âge.
Si des rapports nationaux demandés par le gouvernement confirment l’urgence d’agir (évolution de la pyramide des âges) avec des moyens conséquents , sur le terrain, rien ne bouge.
Lamastre en est un exemple avec malgré la belle architecture et le matériel adéquate une future suppression de personnel de nuit alors que la surface au sol est multiplié par trois. De même, le SSIAD connait régulièrement une diminution du temps soignant alors que le maintien au domicile est une priorité des dirigeants actuellement. Les personnels sont comme dans les plupart des établissements usés, sans perspectives encourageantes. Le métier d’aide soignant est dévalorisé, les écoles se vident, la revalorisation salariale avec passage en catégorie B demandée depuis des années par la CFDT n’est toujours pas d’actualité. Et que dire des CDD signés tous les mois pendant plus de 5 ans par cette même catégorie de personnel….
Les résidents dans les EHPAD de Drome Ardèche sont pleinement concernés par cette situation. Les temps de toilette , douche, temps de repas sont toujours plus réduits, les soins s’enchainent sans laisser place au relationnel pourtant si important pour ces personnes âgées dépendantes.
Le syndicat CFDT santé sociaux 26/07 outre dénoncer cette situation est force de propositions. Il souhaite promouvoir 15 revendications afin d’accompagner et de soigner dignement les résidents tout en demandant plus de respect envers le personnel soignant. Les représentants de la CFDT s’activent actuellement a rencontrer les députés, sénateurs, maires et autres politiques des deux départements. Des actions a destination du grand public seront programmées régulièrement dans les EHPAD de la région et le 8 octobre prochain à l’occasion d’une grève nationale. -communiqué par section locale CFDT-
L’EHPAD de Lamastre , « résidence des bords du Doux » partie intégrante de l’Hôpital E Charra, avec ses 112 places est la démonstration à l’extrême de tous les maux qui accablent les résidences pour personnes âgées dépendantes. On ne peut pas en discuter sans faire l’historique récent de l’EHPAD, la destruction du bâtiment encore fonctionnel pour cause de mise aux normes de surface, bâtiment dont un petit reliquat était encore en amortissement…
Mise aux normes imposées par les tutelles état-région-département qui ont validé la destruction du bâtiment des années 70 en octroyant un budget d’investissement important ( près de 17 millions d’€uros) qui a permis la construction de l’EHPAD en 3 modules , Nord et Sud dédiés aux chambres, et Ouest consacré à l’administratif et à la jonction fonctionnelle de l’ensemble. Le budget d’investissement est une chose , le budget fonctionnement en est une autre. L’augmentation des surfaces de plus de 50%, avec un scindement en 3 modules n’a pas été suivi par une augmentation des personnels en rapport, la capacité en lits n’ayant pas varié. Et c’est là tout le problème ….
Les personnels des EHPAD font parties intégrantes du secteur tertiaire, donc potentiellement dépendant des richesses créées par les 2 autres secteurs primaire et secondaire, richesses qui se soldent en prestations sociales dont le budget des EHPAD est en partie issu, avec l’impôt et le prix de journée.
Les variables d’ajustement sont faibles. Nous n’avons pas à notre niveau la main sur l’économie des secteurs productifs, l’impôt est affaire politique et le prix de journée est déjà paramétré à la hausse.
La pétition proposée ne pose aucun problème à être signée, elle pose les questions et les problèmes. Les solutions sont sujettes à discussions politiques enflammées avec les mots économie et maitrise des dépenses dont on entend parler depuis des lustres. Les tutelles deviennent de plus en plus coercitives et tout le monde est ficelé, hébergé, personnel de base et encadrement.
Une vue d’ensemble vient à l’esprit: en 1980 à Lamastre il y avait 80 personnels à l’Hôpital , 150 employés Bacou, 80 Trigano, des employeurs tels SEFAC, Seguy, Gaillard , ce qui faisait un rapport de 80 pour 300; en 2019 160 personnels à l’Hôpital, 15 en chaussures de sécurité et 65 chez Trigano, le ratio est inversé et ce schéma étant reproductible France entière, il y a de quoi s’arracher les cheveux du point de vue équilibrage budgétaire ….
Les personnels soignant et administratif restent motivés pour faire tourner l’établissement, une récente réunion médicale élargie a montré l’engagement fort du corps médical derrière le maintien de l’activité et des emplois induits.
Le slogan « du soin, de l’humain, pas des chiffres » est donc difficile à appliquer in extenso, son support d’un jour montrait un attelage pour le moins désuet.
Le syndicat est dans son rôle actuel de lanceur d’alerte et dans son rôle historique de « lutte catégorielle ».
Les employés en poste ce jour-là étaient en grève, mais travaillaient comme d’habitude, et c’est là toute la démonstration de la complexité des problèmes et de l’attachement des personnels à leur outil et aux patients.
RB
La saison EHPAD reprend:
-Visite du sous préfet MARDI 5
-Action CFDT VENDREDI 8
posté par Christophe S
Iconographie d’une gabegie
Au risque de me répéter je vais encore critiquer, mais il faut bien que quelqu’un écrive ce que de nombreux pensent tout bas.
En vous promenant du coté de notre «cher» hôpital vous avez pu constater les dégâts en cours sur le bâtiment ouest de feu la résidence. L’image est saisissante, le bâtiment encore en fonction en février est la proie des démolisseurs, c’était programmé, c’était validé, c’était accepté, mais quand même c’est impressionnant.
Pour mémoire quelques images de l’ancien EHPAD .
Pourquoi cette démolition ? Parce que le bâtiment de l’EHPAD n’était plus aux normes de surface obligatoires au 21 ième siècle, le normatif porte sur la surface des chambres et la suppression de celles à 2 lits. Chambres à 2 lits qui reviendront probablement lorsque les sociologues discourront dans les prochaines années sur la recomposition des couples âgés …
Plutôt que de réhabiliter le bâtiment et de rajouter éventuellement une extension pour rattraper les normes, les architectes ont préféré faire table rase et repartir à zéro lors de l’élaboration du projet.
Le côté architectural était séduisant avec un projet à 2 modules, un nord, un sud et une liaison centrale administrative et récréative. On démolit donc actuellement pour construire de l’administratif..
En 2010 les architectes ont pu laisser libre cours à leur inspiration, les tutelles survolaient le projet, le directeur de l’époque y voyait le projet de sa carrière et le maire et président du conseil de surveillance jubilait car cet énorme projet ne coûtait pas un centime à la commune puisque tributaire d’un financement état, région, département.
Quelques voix s’étonnaient bien de la grandeur du projet, j’avais lors de réunions internes rappelé que le bâtiment de la résidence avait été construit pour « durer 1000 ans » et que sa conception pouvait supporter une surélévation, mais les personnes « autorisées » n’étaient pas réceptives à ces propos d’un autre âge, émanant de plus d’un simple supplétif médecin de l’établissement, par essence notoirement incompétent en architecture et en finance.
Les arguments des bâtisseurs démolisseurs reposaient sur des mots clefs bien réglés : normes, facilités offertes par la démolition, projet d’un bâtiment BBC (bâtiment basse consommation) et bien être des résidents et des personnels.
Depuis le début du projet de l’eau a coulé sous les ponts.
La crise économique nationale qui dure pousse aux économies. Pour ce faire les tutelles, qui sont au pied du mur de la réalisation du projet, ont révisé rapidement les prestations à la baisse : la norme BBC a été abandonnée du fait de son surcoût, on a aussi décalé un peu le début des travaux, tranches par tranches, histoire d’étaler les dépenses budgétaires.
On a donc vu d’abord construire le bâtiment sud sur les anciens jardins en oubliant au passage les promenades sur berges du Doux, puis le bâtiment nord. La partie hébergement proprement dite de 112 lits était ainsi réalisée, opérationnelle depuis mars 2017.
La cohésion et l’unicité du projet passaient par le bâtiment ouest de liaison entre les deux bâtiments d’hébergement.
à gauche le bâtiment à démolir , à droite l’EHPAD Nord flambant neuf.
Sur la photo on voit la proximité de ces bâtiments avec l’ancien EHPAD. Deux passerelles auraient suffit facilement à les rendre jointifs. Le coût estimé d’une passerelle simplex tournait autour de 150 000 €.
Mais le projet a continué ainsi son cours avec cependant des modifications.
Le budget initial ayant été bien entamé par les deux constructions sud et nord, il ne reste que 4 millions d’euros à dépenser sur les 17 initiaux du budget global, pour la construction du nouveau bâtiment ouest.
Cette construction passe par la destruction totale du bâtiment de l’ancien EHPAD, qui n’avait que 50 ans et dont la partie rotule très lumineuse fonctionnait depuis 1995…
Et c’est là où le bas blesse et où commence la gabegie.
Nous sommes en train de démolir un bâtiment de près 25 mètres de large sur 85 mètres de long, sur 3 niveaux soit près de 6000 m², avec son extension « rotule » de 200 m² sur 3 niveaux soit 600 m², ce sont donc près de 6600 m² qui partent à la casse.
Le bâtiment de remplacement à construire a fait les frais des économies imposées par les tutelles avec une forte diminution des surfaces. Ce bâtiment avait une vocation d’accueil et d’administration, les économies vont se traduire par une diminution du nombre de pièces, une diminution des surfaces restantes. A l’heure actuelle les plans définitifs ne sont pas clairement définis ni dévoilés, mais ne correspondent plus au magnifique projet du début, ni en surface au sol, ni en hauteur. Le bâtiment à venir va être implanté en recul par rapport à l’ancien pour libérer du parking sur la rue et rester jointif avec le bâtiment médecine SSR.
On se retrouve donc déçus et désorientés par une construction-démolition à 4 millions d’euros qui va nous priver de 6600 m² fonctionnels pour nous gratifier d’une surface de 2000 m². Ça fait cher le changement, et c’est ce qui fait parler de gaspillage, était-ce vraiment « un bon plan » ?.
La mise à la norme obligatoire de la cuisine était un des arguments principaux de la démolition, on fonctionne actuellement dans des algecos, allez comprendre ?
On peut se contenter en pensant que ce ne sont pas les finances lamastroises ni communautaires qui sont impactées par cette dépense somptuaire, mais le budget de l’état en général. Donc quand même un peu « nos sous ».
On peut se contenter en disant que les grands travaux soutiennent l’économie, sauf que des salariés œuvrant sur le chantier sont des travailleurs « détachés » !!
On peut se contenter en disant que nous allons avoir « un bel établissement » , mais qui va être difficile à gérer en terme de surfaces fonctionnelles du fait de son étalement..
Tout ce premier paragraphe portait donc sur l’investissement, et vous l’avez compris ce budget va être à sec. Et nous devons donc faire le deuil des grandes surfaces promises.
Il faut donc parler maintenant du budget de fonctionnement, car ça coince beaucoup sur ce chapitre. Les acteurs présents dans la résidence et dans l’hôpital sont tous impactés par les restrictions budgétaires imposées par les tutelles et communément appelées «plan de retour à l’équilibre ». Plan qui impose des économies car il faut bien rembourser les crédits.
Les variables d’ajustement sont peu nombreuses :
-du point de vue des personnels : restriction de personnel, restriction des remplacements, renégociation de la durée quotidienne de travail. Avec pour corollaire augmentation de la charge de travail des employés communément appelée « optimisation du temps de travail»
-du point de vue des usagers, la restriction des personnels se fait obligatoirement sentir sur le terrain et diminue le temps passé auprès des patients, certaines prestations disparaissent ou deviennent payantes, (repassage, télévision , téléphone) aboutissant à des ajouts au prix de journée de base. Et in fine le prix de journée monte tranquillement, il avait été acté dès le départ une « augmentation lissée » de celui-ci.
En résumé et pour faire plus court cette démolition reconstruction à 4 millions d’euros va nous donner un bâtiment ouest 3 fois plus petit que l’initial, alors qu’une réhabilitation étalée dans le temps aurait été autrement moins coûteuse. Seul l’aménagement de la cuisine était critique.
En conclusion : les dépenses et les crédits d’investissement en cours sèchent totalement le budget de l’établissement qui se voit contraint de faire des économies de fonctionnement dont les usagers et les personnels font les frais. On paye actuellement les décisions des années 2009/2010, sans recours.
On va avoir un très beau complexe architectural, complexe à gérer.
Cette gestion était une des inquiétudes de M Saulignac, Président du Conseil Genéral, dans son allocution de 2013 pour la première pierre de l’EHPAD.
Gouverner c’est prévoir.
CQFD, avec le regret de n’avoir pas parlé assez fort au départ.
RB
Le grand jour, « c’est fait », du moins pour le déménagement des résidents du bâtiment Ouest de la résidence vers le bâtiment Nord.
Le bâtiment nord n’ayant pas les ascenseurs de liaison nécessaire au transfert des lits celui ci s’est fait par un élévateur.
Les services techniques, le Tremplin, les familles, les proches et les bénévoles de l’association « lou boun ten » étaient à pied d’œuvre tôt le matin afin d’assurer la fluidité du transfert de plus de 50 résidents , dont de nombreux avec une mobilité réduite.
Certains hébergés étaient même un peu nostalgiques à l’idée de quitter « leur chambre ».
Finalement tout s’est passé en douceur, sans accroc, et il ne reste plus qu’à s’habituer au nouveau cadre.
Je n’ai pas résisté à l’envie de vous mettre en ligne quelques clichés du bâtiment dont la démolition commencera dès que les crédits nécessaires seront affectés.
J’ai proposé en réunion hospitalière qu’avant la démolition de l’édifice il y ait la possibilité que le tremplin et la ressourcerie, ou toute autre institution reconnue, puissent récupérer tout ce qui est récupérable et valorisable dans le cadre de ces associations intermédiaires de réinsertion par le travail que nous nous devons de soutenir.
R Bouit.
Le bâtiment Sud de l’EHPAD est opérationnel depuis mardi 31 mars au soir.
Ce 31 mars 2015 le déménagement attendu, préparé, planifié après une concertation initialement musclée avec les familles s’est déroulé dans d’excellentes conditions pour et par le personnel et pour les usagers.
Ce bâtiment sud offre donc à 56 résidents ses chambres spacieuses « aux normes 2015 », avec des couleurs égayantes.
Les couloirs sans monotonie offrent un dégagement intéressant
Les salles à manger et les terrasses ouvrent une vue exceptionnelle sur la cité lamastroise.
Le plein soleil va y être superbe.
Seul l’implantation et le fonctionnement du PASA [Pôles d’activités et de soins adaptés , ex Cantou (Centres d’Animation Naturel Tiré d’Occupations Utiles) qui correspondent à des espaces confinés pour personnes désorientées ] dans cette aile neuve posent quelques questions et cela va devoir peut-être évoluer vers plus de souplesse, la réglementation en vigueur étant très contraignante.
Les agents et les résidents rencontrés lors de ma visite du 1 avril étaient conquis par l’espace.
En résumé belle réalisation, à suivre pour les autres bâtiments, cap au Nord sous peu.
R Bouit , médecin « à l’occasion » gériatre.