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Saint-Barthélemy-Grozon – De la truite du Grozon à l’huître de Thau
L’histoire de Simon Julien est celle de la réalisation d’une passion de jeunesse. Benjamin d’une fratrie de deux garçons, Simon naît en 1984 au foyer de Brigitte et Robert Julien à Saint-Barthélemy-Grozon.
La majorité de son enfance se déroule sur les rives du Grozon au village du même nom où vivaient ses deux grands-mères, Marie Brunel et Marie Louise Julien. C’est là qu’il taquine les truites ! Après le collège de Lamastre, sa passion grandissante pour ce poisson d’Ardèche et la nature l’oriente instinctivement vers le lycée agricole de Poisy en Haute-Savoie où il intègre pour deux ans la filière aquaculture. Simon sait déjà qu’il veut élever des truites en Ardèche et pour cela il va passer bac pro, BTS puis licence. Il effectue la majorité de ses stages dans les élevages truiticoles, au plus près de son village natal. Pourtant, une rencontre inattendue va réorienter le chemin professionnel qu’il s’était tracé.
L’attrait ostréicole
En 2007, au bord de l’étang de Thau à Sète à l’occasion d’un stage « en coquilles », Simon Julien découvre l’ostréiculture chez Philippe Vaudo, éleveur d’huîtres avec son père depuis 1978. Cet ostréiculteur devient maître de stage pour la première fois et, malgré les 21 ans qui séparent les deux hommes, immédiatement le courant passe.
Si bien que le 1er janvier 2009, ils créent ensemble une société à parts égales. Philippe et Simon déclinent en plusieurs facettes leur profession. Ils se spécialisent dans l’élevage d’huîtres, environ 70 tonnes par an. Ils combinent cela à une dizaine de tonnes de moules, et commercialisent également des oursins, écrevisses, coquillages et produits transformés. Dès 2009, ils exportent leur précieuse production en louant un camion et, en 2019, ils ouvrent un bar à huîtres à Sète.
Des coquillages voyageurs
Déterminé, l’Ardéchois a su s’imposer au milieu des 400 agriculteurs de la mer. Fidèle à ses origines, Simon Julien ne conçoit pas sa vie autrement qu’entre Sète – où il réside avec Sylvie, sa compagne ainsi qu’Anna leur fille de 8 ans – et l’Ardèche. Alors, au moment où le Covid-19 est arrivé et a durement impacté la société, l’entrepreneur imagine une nouvelle clientèle près de ses racines…
Contraints de mettre six de leurs dix employés au chômage partiel, Simon et Philippe » doivent se réinventer très vite » au printemps dernier : en effet, s’il n’y a plus de débouchés, la production est bien là. Ils ne veulent gaspiller leur marchandise, ni accumuler les pertes. » S’endetter serait reculer pour mieux sauter » considèrent-ils. Simon fait alors appel à son réseau de contacts, ses anciens camarades étudiants, afin d’organiser des tournées dans le Lyonnais, la Savoie et bien sûr, l’Ardèche ! Depuis la fête des mères, Simon y multiplie les tournées et ajoute des points ventes, car le bouche-à-oreille a fonctionné. Simon se souvient encore de ce que son papa, Robert, lui a dit lorsqu’il lui avait fait part de devenir éleveur de coquillages : » mais les huîtres, on peut en vivre ? « .
repiqué sur l’Hebdo de l’Ardèche via FB