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Ce lundi 20 septembre 2016 s’est tenue en toute confidentialité la première réunion publique de présentation du PLU, Plan Local d’Urbanisme de Lamastre.
Je pèse mes mots en disant « première », car y en aura-t-il une autre ?, et en « toute confidentialité » car la salle était un peu en « quarantaine » d’auditeurs, si on décompte les conseillers municipaux il n’y avait en fait qu’une vingtaine d’administrés qui avaient répondu à l’appel, toutefois discret, à cette réunion.
Celle-ci a été menée par le cabinet « REALITES » chargé de mener à bien cette démarche, de guider les élus dans leurs propositions et d’expliciter aux citoyens les données du problème.
Ces données sont simples et identiques sur tout le territoire national que l’on soit en zone urbaine saturée ou dans notre ruralité plutôt en recherche de démographie et accessoirement de croissance.
C’est le PADD , Projet d’Aménagement et de Développement Durable qui est le fil conducteur national de la réflexion.
Les nouvelles règles sont simplissimes : haro sur le développement de l’habitat dispersé, plus communément nommé mitage, priorité aux zones desservies en réseaux d’eau, d’évacuation des effluents, de traitement privatif des eaux usées et de voirie.
Pour ceux qui rêvaient encore de « la maison bleue adossée à la colline » cela risque de rester au stade d’une utopie …
La présentation par diaporama difficilement appréciable à l’écran a repris pour notre commune les grandes lignes des zones inondables, des zones forestières à protéger. Toutes généralités dictées par le PADD d’orientation d’urbanisme, le mot « Durable » étant le sésame obligatoire en 2016. .
Il avait bien été précisé en préambule que cette réunion de présentation se voulait d’intérêt général et ne portait pas sur les intérêts particuliers de tout en chacun.
A l’issue de la présentation la parole a été ouverte et…. il n’y a pas eu de questions. Ce qui peut montrer que tout le monde avait compris ou que tout est affaire d’intérêt particulier et qu’il faudra au cours de l’enquête publique d’élaboration du PLU faire valoir ses arguments pour infléchir autant que faire ce peut une loi volontairement restrictive en terme de libéralisme des permis de construire.
Le PLU est une orientation projetée pour les 15 /20 ans à venir et les appréciations d’évolution de la démographie communale prédisent une augmentation de l’ordre d’une soixantaine d’habitants pour notre commune sur cette période.
A terme ce PLU restrictif risque de faire passer le potentiel de constructibilité de notre commune de 27 hectares à 5 hectares !!! En privilégiant les zones déjà desservies et en forçant le regroupement.
Pour mémoire le POS élaboré dans les années 80 et spécifique à la commune de Lamastre donnait comme règles de constructibilité possible un terrain de 4000 m² situé à moins de 150 mètres d’une construction déjà existante, ce qui faisait 5 hectares de potentiellement constructible autour d’une habitation, donc un potentiel communal de plus de 500 hectares ! ce n’était pas un zonage mais une « nuée de mitage ». C’était un autre siècle et la fin des trente glorieuses.
Le recadrage de ce POS libéral a fait le bonheur des communes avoisinantes sans réglementation stricte qui ont ainsi pu «construire» avec moins de restriction.
L’organisation de cette pénurie de terrains peut aboutir à terme à une raréfaction de la ressource foncière, à son surenchérissement et en cas de diminution de la construction à une perte de croissance. L’adage «Quand le bâtiment va, tout va» ne semble pas faire partie du mode de pensée du Projet de Développement Durable qui parait donc vouloir faire évoluer l’habitat vers un recentrage et une concentration. Concentration qui ne fait pas partie des vœux de ruraux, qu’ils soient néo ou anciens.
L’enquête publique est là pour mettre en évidence des cas particuliers, mais la loi étant la loi, les élus se devant de l’appliquer, il faudrait donc plutôt opter pour « changer la loi », mais ce n’est pas à l’ordre du jour…
La démocratie participative ayant ses limites les 20 personnes présentes à cette réunion publique sont ressorties en se disant que rien ne serait comme avant.
En rêvant un peu il faudrait un PLU pour les agglomérations Urbaines et un PLR , « Plan local de Ruralité » pour nos petites communes , et là on resterait plus surement dans le Durable. Mais ce ne sera qu’à la réévaluation du PLU dans 15 ans que l’on en corrigera les orientations.
A suivre, si la République nous prête vie.
R Bouit